Les voisins de mes voisins sont mes voisins
d’Anne-Laure Daffis et Léo Marchand
Où l’on voit que des événements apparemment sans rapport entre eux peuvent s’avérer lourds de conséquences et former un tout (plus ou moins) cohérent… Un ogre brise ses dents peu avant la Saint-Festin, la fête des ogres ; un magicien rate le tour de la femme coupée en deux et égare les jambes de son assistante. Un randonneur reste coincé plusieurs jours dans l’ascenseur, en compagnie de son chien, ce qui n’est pas forcément un cadeau ; un vieux monsieur tombe amoureux d’une paire de jambes en fuite ; le jour même de la Saint Festin, une maman confie ses enfants au voisin...
Dans un immeuble, les destins entremêlés - et qui souvent se répondent - de dix voisins à proprement parler mais aussi de voisins de voisins, confrontés aux joies et aux drames, aux plaisirs, aux surprises et aux aléas de la vie de tous les jours qui, on le sait, parfois dérape… et parfois se rattrape avec bonheur. Les réalisateurs multiplient les techniques d’animation : papier découpé, dessins, emploi d’archives (telles des images de Lady Di et de son accident). Et le fait qu’ils entendent « créer et faire vivre des sensations diverses et antagonistes », leur film recourt à une multitude de genres. Car ce sont « les personnages et les situations (qui) nous emmènent vers ces différents genres et pas l’inverse. »
Autre innovation, les voix sont enregistrées avant que les scènes soient tournées, ce qui donne d’autant plus de véracité au résultat. Le résultat, justement ? C’est une et même plusieurs tranches de vie cocasses et tendres, inattendues en tout cas de bout en bout. Un authentique régal.
Alain NOËL
Avec les voix d’Arielle Dombasle, Valérie Mairesse, Elise Larnicol, Rosaria Da Silva, François Morel, Olivier Saladin, Cyril Couton et Didier Gustin
Sortie le 2 février