Les vaccins contre les infections à papillomavirus humains (HPV) Cervarix et Gardasil, qui protègent contre le cancer du col de l’utérus dans 80 % des cas (selon une enquête publiée dans le Journal of the National Cancer Institute), ne provoquent pas l’apparition de maladies auto-immunes, contrairement aux accusations dont ils faisaient l’objet. C’est le résultat d’une étude, menée de concert par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance maladie, sur 2,2 millions de jeunes filles, âgées de 13 à 16 ans révolus entre début 2008 et fin 2012. Parmi elles, environ 840 000 avaient été vaccinées contre les HPV, tandis que les autres ne l’étaient pas.
Mis sur le marché en France en 2006, les vaccins répondaient à un besoin sanitaire : quelque 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont répertoriés chaque année dans l’Hexagone, et un tiers des femmes touchées en meurent. Certains cas rapportés laissaient toutefois supposer que les vaccins anti-HPV pouvaient provoquer l’apparition de maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques.
Pas de sclérose en plaques et très peu de syndromes de Guillain-Barré
L’étude a comparé le nombre de maladies auto-immunes survenues chez les jeunes filles vaccinées et chez celles qui ne l’avaient pas été. Il s’est avéré que, dans leur ensemble, les pathologies en question n’apparaissaient pas plus dans un groupe que dans l’autre, confirmant en cela la documentation internationale.
Néanmoins, si une sclérose en plaques ne peut se déclarer à cause de la vaccination, l’accroissement du risque d’apparition du syndrome de Guillain-Barré est plus probable. L’étude confirme en effet que les vaccins peuvent provoquer une augmentation de la survenue de ce syndrome – le fait était déjà mentionné dans l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du Gardasil –, de l’ordre de un ou deux cas supplémentaires pour 100 000 jeunes filles vaccinées. Le pathologie en question évolue favorablement dans 90 à 100 % des cas chez l’enfant et l’adolescent, précisément l’âge auquel le vaccin doit être administré pour être pleinement efficace (entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage limité jusqu’à 19 ans révolus, idéalement avant le premier rapport sexuel). Le rapport bénéfices-risques de la vaccination anti-HPV n’est donc pas entamé par ces résultats.
Attention, même si l’étude ne le précise pas, la vaccination ne remplace en aucun cas le dépistage : le manque de recul sur les vaccins (introduits sur le marché français depuis moins de dix ans) impose aux femmes de continuer à se faire dépister par frottis une fois tous les trois ans pour éradiquer tout risque de lésion cancéreuse.