Une étude publiée début juillet par le spécialiste français de la santé connectée, Withings, et une plateforme Internet de prise de rendez-vous chez le médecin ou le dentiste, Doctolib, apporte un nouvel éclairage dans le débat sur l’accès aux soins pour tous. Les deux partenaires ont croisé des données anonymisées concernant l’indice de masse corporelle (IMC), la pression artérielle et la sédentarité de plus de 100 000 utilisateurs d’objets connectés Withings avec le nombre de médecins généralistes par département et le délai d’attente moyen pour obtenir une consultation.
Le rôle charnière des généralistes
Si l’on compte 798 généralistes pour 100 000 Parisiens, la moyenne nationale n’est que de 334 médecins pour le même nombre d’habitants. C’est donc de la médecine générale que s’est préoccupée l’étude, « pour le rôle charnière que celle-ci joue dans le suivi de conditions comme l’obésité ou l’hypertension ». Complétant la carte de l’accès aux soins publiée en juin par l’UFC-Que choisir, et qui révélait une réelle fracture sanitaire, l’étude Withings-Doctolib porte ainsi sur l’identification des « régions dont l’état de santé et l’accès aux soins seraient tous deux en dessous de la moyenne nationale, afin d’alerter sur les régions les plus à risque face au phénomène des déserts médicaux ».
Des territoires à risque
Comparés à l’ensemble du territoire, où le temps moyen d’attente pour obtenir un rendez-vous est de 6 jours et où la part de « la population en surpoids et hypertendue est de 45 % et 20 % respectivement », certains départements sont particulièrement « à risque ». En Seine-et-Marne, par exemple, 48 % des habitants sont en surpoids, 28 % sont hypertendus, et le délai d’attente pour voir un généraliste est de 9 jours. La Saône-et-Loire et le Var enregistrent également des taux élevés de surpoids (respectivement 48 % et 47 % de la population) et d’hypertension (respectivement 28 et 24 %), associés à des délais d’attente allant de 9 jours pour la première à 16 jours pour le second. D’autres départements affichent en revanche de meilleurs résultats que de la moyenne nationale, comme les Alpes-Maritimes, les Yvelines et surtout Paris, avec « 38 % d’individus en surpoids et 17 % d’hypertendus, pour un délai moyen de 5 jours pour accéder à la médecine générale ». « L’étude révèle donc de fortes inégalités entre départements face aux risques posés par les déserts médicaux », concluent les auteurs.
De réelles mesures assurant l’accès aux soins pour tous restent bel et bien nécessaires, d’autant que, selon le dernier Atlas démographique de l’Ordre des médecins, la France comptera 25 % de médecins généralistes en moins d’ici à vingt ans…