Les adolescents français se portent plutôt bien. C’est ce que montre l’enquête internationale HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) menée tous les quatre ans dans une quarantaine de pays et dont les données françaises de 2014 viennent d’être publiées par Santé publique France. Globalement, 88 % des 7 000 collégiens interrogés à travers le pays « se sentent en bonne santé » et 82 % ont une « perception positive de leur vie (les garçons davantage que les filles) », précise l’étude. Un phénomène que l’on peut notamment expliquer par une hygiène de vie plutôt positive. Les jeunes sont en effet de plus en plus nombreux à pratiquer une activité physique régulière (de quatre à sept fois par semaine) : entre 2010 et 2014, leur proportion passe de 31 à 34 %, et ils sont plus de la moitié (52,7 %) à faire une heure de sport deux à quatre fois par semaine. Toutefois, la consommation quotidienne de fruits et de légumes a tendance à diminuer, tant chez les filles que chez les garçons (respectivement 39 % et 44 % en 2010 contre 34 % et 40 % en 2014).
Baisse de la violence et du harcèlement
Autre bonne nouvelle : la baisse de la violence au collège. « La proportion d’élèves qui rapportent des brimades à une fréquence constitutive d’un harcèlement diminue significativement, passant de 14 % en 2010 à 12 % en 2014 », constate l’étude. Les trois quarts des jeunes (70,4 % des garçons et 76,6 % des filles) déclarent en outre n’avoir été victimes ni de harcèlement ni de violence à l’école. Si le racket semble légèrement plus fréquent en 2014 qu’en 2010, il demeure marginal et ne concernerait que 2 % des collégiens. « C’est chez les garçons de sixième qu’il est le plus rapporté en 2014 (4,6 %) », indique le document. Les garçons sont d’ailleurs plus concernés que les filles par les bagarres et les coups, surtout pendant les premières années de collège.
Enfin, parmi les évolutions positives, l’enquête révèle un meilleur brossage des dents chez les ados : toujours entre 2010 et 2014, le pourcentage d’élèves déclarant se brosser les dents plus d’une fois par jour a progressé de 69 à 78 %.
« Inégalités sociales marquées »
Malgré ces bons résultats, l’étude souligne « des inégalités sociales marquées sur les états et comportements de santé ». On relève que la proportion de collégiens qui se déclarent en excellente santé est « significativement supérieure dans les milieux socio-économiques favorisés (41 %) comparés aux moins favorisés (34 %) ». C’est traditionnellement dans les familles le plus en difficulté que l’obésité et le surpoids sont les plus fréquents chez les enfants. « Les élèves qui ne pratiquent aucune activité physique sont également le plus souvent issus [de ces familles] », ajoutent les auteurs.
La consommation quotidienne de fruits et légumes est en outre plus élevée dans les familles les plus favorisées, et c’est aussi au sein de celles-ci que la prise quotidienne d’un petit déjeuner les jours de classe est la plus importante. Des inégalités que l’on retrouve au niveau de l’hygiène dentaire, puisque « le brossage des dents au moins deux fois par jour […] est plus souvent pratiqué chez les élèves issus des familles les plus favorisées (82 %) que chez les élèves des familles les moins favorisées (72 %) ».