Le tarif des consultations médicales va augmenter. C’est ce qui ressort du règlement arbitral organisant les rapports entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie transmis par la haute fonctionnaire Annick Morel au ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, le 24 avril. Ce texte prévoit une revalorisation du prix des consultations médicales de 1,50 euro. La visite chez un médecin généraliste devrait ainsi être portée à 26,50 euros (contre 25 euros, soit une hausse de 6 %) et celle chez un spécialiste à 31,50 euros (contre 30 euros, + 5 %).
Le ministre, qui « se félicite que le texte proposé par l’arbitre comporte des avancées importantes pour l’amélioration de la santé des Français » dans un communiqué, doit approuver ces nouveaux tarifs dans les jours à venir, pour une application à l’automne.
#Communiqué 🗞 | Remise du règlement arbitral organisant les rapports entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie ⤵
— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) April 24, 2023
La prise en charge à 70 % demeure
Côté remboursement, l’Assurance maladie continuera à prendre en charge 70 % du prix de la visite chez un médecin traitant (moins 1 euro de participation forfaitaire), soit 17,50 euros (contre 16,50 euros aujourd’hui). Pour les consultations hors parcours de soins coordonnés, le remboursement à hauteur de 30 % équivaudra à 6,95 euros.
La déception des syndicats
Deux mois après l’échec des négociations conventionnelles entre la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) et les syndicats activant la procédure du règlement arbitral, ce règlement, qui reprend la même revalorisation que celle du texte initial, a plutôt été mal accueilli par les six syndicats de médecins libéraux.
Le considérant « moins attractif » que la convention présentée par la Cnam, la Fédération des Médecins de France estime que « le règlement arbitral est une punition ! ». Même son de cloche chez MG France qui parle dans son communiqué d’un « règlement minimal » et d’une « augmentation dérisoire ». Il regrette que « le gouvernement refuse d’accorder aux médecins libéraux la simple prise en compte de l’inflation », et craint que cet « aveuglement » vienne « aggraver la désaffection des médecins et particulièrement des généralistes, pour l’exercice libéral et ainsi précipiter la désertification médicale ».
Vers un retour à la table des négociations ?
Face à ce désaccord, MG France réclame la reprise de la négociation conventionnelle « sur des bases acceptables, au profit de la santé des patientes et des patients ». « Nous allons devoir repartir rapidement en négociation », annonce, lui aussi, le Syndicat des médecins libéraux (SML).
De son côté, l’Assurance maladie souhaite « que le dialogue avec les médecins puisse se poursuivre et entend construire avec eux un cadre et une méthode de nature à permettre la réouverture des négociations conventionnelles » pour un meilleur accès aux soins pour les assurés et une plus grande attractivité de la médecine libérale.