Le régime méditerranéen diminue les risques de développer une DMLA

, par  Léa Vandeputte

Une alimentation riche en fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, huile d’olive et poissons gras permet de prévenir le développement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), selon une nouvelle étude. Cette maladie est la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans.

L’impact de l’alimentation sur la santé est encore une fois au cœur d’une étude scientifique publiée dans la revue Nutrients. Les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’université de Bordeaux (Centre de recherche Bordeaux Population Health) ont en effet mis en évidence un lien entre une alimentation riche en caroténoïdes, comme dans le régime méditerranéen, et la diminution du risque de développer une DMLA.

Une perte progressive de la vision centrale

Cette maladie dégénérative correspond à une dégradation de la partie centrale de la rétine, la macula, qui entraîne petit à petit une perte de la vision centrale. « Bien que très invalidante, la DMLA ne rend jamais totalement aveugle, puisque la partie périphérique de la rétine reste intacte », indique l’Inserm. D’origine multifactorielle, elle concerne les plus de 50 ans. On estime ainsi qu’elle touche 25 % à 30 % des plus de 75 ans. Elle est la première cause de handicap visuel chez les seniors. « À un stade avancé, la maladie prend deux formes : la forme néovasculaire, ou humide, que l’on soigne par injection d’anti-VEGF [un traitement qui agit sur les membranes des cellules, NDLR] directement dans l’œil, et la forme atrophique, ou sèche, pour laquelle il n’existe pas encore de traitements », explique l’institut.

Prévenir la maladie

Si la DMLA ne se soigne pas encore complètement, il est possible d’agir pour la prévenir ou, du moins, pour ralentir sa progression. Des chercheurs ont déjà prouvé que l’alimentation avait un rôle à jouer. Les acides gras (dont les oméga 3) et les antioxydants (vitamines C, zinc…) ont ainsi pour effet de protéger la macula, la zone de l’œil affectée par la maladie. Cette fois-ci, les travaux des scientifiques sont allés plus loin. Ces derniers ont suivi 609 personnes sur une période de huit ans et ont trouvé « une association entre les caroténoïdes circulants – des pigments végétaux protecteurs pour la rétine – et une réduction du risque de développer une forme avancée de DMLA », précise le communiqué publié le 24 juin. « Ces travaux constituent la première étude longitudinale à identifier cette association », insiste l’Inserm, avant de poursuivre : « La lutéine et la zéaxanthine font partie de la grande famille des caroténoïdes. On les retrouve notamment dans les fruits jaune orangé, comme les agrumes ou les tomates, ainsi que dans les légumes à feuilles vertes, tels que les épinards, les choux et les blettes. Ce sont des pigments qui jouent un rôle très spécifique pour l’œil puisqu’ils sont présents en grande concentration dans la macula. Ils ne sont pas synthétisés par notre corps, c’est pourquoi nous devons les absorber à travers notre alimentation. » « Si on veut aller un peu plus loin, l’alimentation la plus bénéfique pour prévenir la DMLA serait un régime de type méditerranéen, riche en fruits et légumes et qui apporte assez d’oméga 3 grâce aux poissons gras », conclut Bénédicte Merle, auteure de l’étude.

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