Le dossier médical partagé (DMP) a été relancé mardi 6 novembre 2018 par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, lors d’une conférence de presse. Cette annonce revêt une certaine importance au vu des grandes difficultés qu’ont rencontrées les précédentes versions à s’imposer depuis 2004. « Le DMP a été longtemps attendu, maintes fois annoncé, maintes fois repoussé », a confirmé la ministre avant d’ajouter : « Il doit devenir demain une évidence pour tous les Français, comme l’est devenue la carte Vitale. » Après une première étape d’expérimentation menée pendant dix-huit mois dans neuf départements, l’objectif consiste à obtenir « 40 millions de dossiers ouverts d’ici cinq ans », selon les termes de l’accord signé entre la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), qui regroupe une vingtaine de syndicats.
Un carnet de santé numérique
Gratuit, confidentiel et sécurisé, le DMP permet de conserver ses informations de santé en ligne (traitements, résultats d’examens, antécédents médicaux, comptes-rendus d’hospitalisation…). Pour le créer, il suffit de se rendre sur le site Dmp.fr ou sur l’application, ou encore de demander de l’aide à un pharmacien, un professionnel de santé ou un conseiller de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Le dossier est alimenté par les médecins lors des consultations de ville ou à l’hôpital, mais aussi par le patient lui-même qui peut compléter les informations. Ce dernier choisit par ailleurs les professionnels de santé autorisés à le consulter, comme son médecin traitant, un infirmier ou un pharmacien, par exemple. En cas d’urgence, l’accès sera en revanche ouvert aux services concernés. A partir du printemps 2019, un espace réservé aux directives anticipées sera ajouté au dispositif. Il permettra de préciser ses souhaits concernant la fin de vie.
Des associations satisfaites
De leur côté, les associations, à l’image de France Assos Santé qui regroupe quatre-vingt associations de patients et d’usagers, se félicitent de cette généralisation. « Le DMP permettra à terme à chacun de devenir acteur de sa santé, ceci renforcé par la possibilité de renseigner des informations diverses, telles que la personne de confiance, ses choix en matière de dons d’organes et, à venir, ses directives anticipées », indique France Assos Santé dans un communiqué avant de poursuivre : « En outre, les usagers sont au cœur de ce dispositif grâce à la possibilité d’ajout de documents personnels, la gestion individuelle des autorisations d’accès délivrées aux professionnels de santé de son choix ainsi que la possibilité de masquage des informations qu’ils ne souhaitent pas partager. » Toutefois, l’association reste sur ses gardes : « Le DMP est un outil en cours d’évolution qui devrait s’adapter aux besoins et lacunes identifiés, et qui pourra se déployer sous l’impulsion des usagers et l’appropriation par les professionnels de santé, devenant ainsi le dossier médical numérique de référence de tous les Français. » « Après tant d’attentes, on ne peut plus se permettre un échec, c’est maintenant le moment de vérité ! » prévient-elle.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Dmp.fr ou téléchargez l’application DMP sur l’App Store ou sur Google Play.