Avec la publication d’un texte, samedi 18 avril, au Journal officiel, le ministère des Solidarités et de la Santé autorise désormais les masseurs-kinésithérapeutes à réaliser certains actes (quatorze au total) à distance, via la téléconsultation. Cette nouvelle mesure est rendue particulièrement nécessaire alors que sévit toujours l’épidémie de Covid-19.
« Le télésoin en kinésithérapie, mesure barrière par excellence, va permettre de garantir une surveillance, une évaluation régulière, un rappel des consignes de prophylaxie et la mise en œuvre d’exercices d’auto-rééducation dirigés, limitant ainsi la perte de chance et les risques de séquelles fonctionnelles pour bon nombre de patients », s’est félicité la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) dans un communiqué.
Si comme beaucoup d’autres professionnels de santé, les kinés ont dû fermer les portes de leur cabinet pendant le confinement, ils ont néanmoins continué à prodiguer leurs soins à domicile à de nombreux patients qui en avaient absolument besoin. Les personnes atteintes de bronchopneumopathie obstructive (PBCO) ou de mucoviscidose, par exemple, ne peuvent en effet se passer de l’intervention quasiment quotidienne d’un masseur-kinésithérapeute, au risque de voir leurs troubles s’aggraver. D’autres, en revanche, comme ceux souffrant de lombalgie chronique, notamment, ont dû prendre leur mal en patience.
Lutter contre le renoncement aux soins
Les personnes atteintes de séquelles neurologiques, qui doivent réapprendre certains gestes à l’aide d’exercices, celles qui doivent récupérer des suites d’une intervention chirurgicale ou encore celles qui ont des douleurs cervicales ou autres pourront, par conséquent, bénéficier de séances de téléconsultation. Celles-ci se dérouleront via une plateforme sécurisée. Pour cela, le patient devra avoir à sa disposition un smartphone, une tablette ou un ordinateur, afin qu’il puisse voir son kinésithérapeute. Mais attention, « ça ne peut absolument pas remplacer complètement un soin classique, prévient Frédéric Srour, président de la commission éthique et déontologie au Conseil National de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, au micro de Franceinfo. C’est quelque chose qui va nous aider à poursuivre les soins, à diminuer le risque de perte progressive d’autonomie. Mais ça doit être mis en place dans les plus grandes règles de sécurité. »