La première marche,
de Baptiste Etchegaray & Hakim Atoui (Sortie Octobre 2020)
Organiser, en Seine-Saint-Denis et plus précisément à Saint-Denis la première Marche des Fiertés en banlieue (LGBTQ+ - Q comme queer, et + pour élargir encore le champ des luttes), ce n’était pas évident. C’est pourtant le défi qu’ont relevé, en juin 2019, quatre étudiants, 50 ans après « Stonewall » (*), le jour où ils ont décidé de mener le combat LGBT là où personne on ne l’aurait pas forcément imaginé.
Le documentaire est une plongée fiévreuse parmi « les organisateur.rice.s de la pride, banlieusard.e.s et fier.e.s. » et entend poser clairement « les enjeux d’intersectionnalité et d’inclusivité des luttes sont clairement posés. » - Ce qui signifie que l’orientation sexuelle peut n’être pas le seul motif de discrimination, mais s’ajoute au racisme, à la précarité et aux préjugés négatifs envers la banlieue. Et que, pour les organisateurs (et ceux qui vont les suivre), la marche, plus diverse, plus prolo, plus militante, plus radicale que la Marche des fiertés parisienne, serait, en un mot, « intersectionnelle ». Ils seraient BANLIEUSARD.E.S et FIER.E.S !
On suit donc les premières réunions où le projet émerge puis se précise et se concrétise, puis les détails de l’organisation, puis le tractage, le collage d’affiches annonçant l’événement, enfin la marche elle-même, qui se déroule pacifiquement mais dans la joie, voire l’éxubérance.
Alain NOËL
(*) le 28 juin 1969, les clients d’un bar gay de New York se sont rebellés après une énième descente de la police dans l’un des rares établissements de la ville où leur présence était tolérée.