Le 12 octobre, la Journée mondiale de la polyarthrite rhumatoïde a été l’occasion de revenir sur le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques qui concerne environ 200 000 personnes en France. Deux à trois fois plus présente chez les femmes, cette maladie auto-immune, très douloureuse, débute entre 30 et 60 ans avec un pic autour 45 ans (voir ci-dessous le témoignage de Céline, publié sur la chaîne Youtube de l’Association française des polyarthritiques et des rhumatismes inflammatoires – AFP).
Pour une raison inconnue, l’organisme ne reconnaît plus l’articulation et l’attaque, détruisant le cartilage et parfois l’os et les tendons. Dans un premier temps, la polyarthrite rhumatoïde se manifeste par une raideur matinale et une inflammation des articulations des poignets, des mains ou des doigts. Elle évolue ensuite sous forme de poussées entrecoupées de rémissions plus ou moins complètes.
Toutes les articulations peuvent être touchées progressivement et après plusieurs années, des déformations articulaires et des destructions tendineuses très invalidantes apparaissent. La chirurgie orthopédique est alors nécessaire pour réparer et souvent remplacer une articulation par une prothèse.
Atteintes associées
La polyarthrite rhumatoïde augmente en outre le risque de développer d’autres types de pathologies : maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, angine de poitrine, AVC), syndrome de Gougerot-Sjögren (infiltration lymphoïde des glandes salivaires et lacrymales), thyroïdite de Hashimoto (inflammation chronique de la thyroïde) ou encore atteintes pancréatiques.
Plusieurs facteurs favorisent son apparition : des facteurs génétiques (présence des antigènes HLA-DR1 ou HLA-DR4), environnementaux (tabagisme), psychologiques (la maladie est parfois déclenchée suite à un traumatisme), voire des facteurs infectieux (certains virus ou bactéries peuvent être en cause mais leur rôle n’a pas été encore confirmé).
L’espoir des thérapies géniques
Si la polyarthrite rhumatoïde reste une maladie qui ne se guérit pas, la recherche, très active dans ce domaine, a permis de développer des traitements qui ont beaucoup amélioré le quotidien des malades. Aujourd’hui, la prise en charge associe un traitement de fond (immunomodulateurs, antipaludiques de synthèse, agents dits anti-TNF et immunosuppresseurs pour les formes graves) et des médicaments pour traiter les crises (anti-inflammatoires non stéroïdiens, antalgiques, corticoïdes).
La rééducation fonctionnelle (kinésithérapie, ergothérapie, etc.) ainsi que l’activité physique (voir la vidéo ci-dessous) permettent aussi de ralentir les déformations.
Parallèlement, des thérapies géniques (ou thérapies cellulaires), qui consistent à injecter des gènes sains dans les cellules ou les tissus pour traiter la maladie, suscitent beaucoup d’espoir et sont actuellement en cours de développement. Plusieurs pistes sont étudiées, comme l’utilisation de cellules différenciées (lymphocytes T régulateurs) ou de cellules souches au potentiel anti-inflammatoire ou réparateur tissulaire, comme l’explique ici l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).