La neurostimulation pour traiter certaines maladies mentales

, par  Isabelle Coston

Plutôt que de soigner certaines maladies comme la schizophrénie ou la dépression uniquement par des médicaments, les psychiatres utilisent parfois aussi la neurostimulation. Cette technique encore peu employée en France donne pourtant des résultats satisfaisants.

« Parce que de nombreuses pathologies psychiatriques reposent sur des troubles de l’excitabilité neuronale, souligne le site des médecins et professionnels de santé Medscape.com dans un article publié le 23 mai 2022, la neurostimulation cérébrale constitue une alternative intéressante aux approches pharmacologiques. » Une vaste étude portant sur les résultats de plus de 200 essais cliniques a analysé les effets de cette technique dans le cadre de pathologies psychiatriques. Les résultats ont montré que la neurostimulation par stimulation magnétique transcrânienne (SMT) et/ou par stimulation transcrânienne par courant continu (ou direct, STC) offrait une amélioration des symptômes associés à différentes pathologies de santé mentale, comme la dépression, ou certains symptômes liés à la schizophrénie. Le procédé consiste à placer des électrodes à des endroits précis sur le crâne afin de pouvoir agir sur différentes zones du cerveau. Du courant électrique est envoyé ensuite, pendant des durées variables selon les protocoles de stimulation retenus.

Deux techniques connues depuis longtemps

« La stimulation magnétique transcrânienne (SMT) est une technologie non invasive permettant une action focalisée sur une région cérébrale particulière au moyen des courants électriques générés par un champ magnétique transitoire, explique l’Institut du cerveau. Elle est capable de modifier de façon transitoire l’activité de la région ciblée et a notamment été utilisée pour rétablir des activités électriques normales dans des régions endommagées du cerveau. La SMT agit principalement sur des régions superficielles du cerveau, au niveau du cortex, mais a tout de même montré une capacité à influencer l’activité de régions distantes de la zone de stimulation, connectées toutefois anatomiquement par des faisceaux de substance blanche à cette dernière. » La stimulation transcrânienne à courant continu consiste, quant à elle, à envoyer un faible courant électrique dans le crâne via des électrodes reliées à une pile électrique. Connue depuis plus d’un siècle, elle fait l’objet d’un fort regain d’intérêt scientifique depuis une dizaine d’années. Plusieurs études universitaires ont montré ses bénéfices, pour améliorer la condition de patients atteints de maladies neurologiques (Parkinson, Alzheimer) ou souffrant de douleurs chroniques.

Neurostimulation transcrânienne : des résultats probants

Au total, la méta-analyse a inclus 208 études cliniques. La plupart portaient sur des patients souffrant de trouble dépressif majeur ou de troubles bipolaires, de schizophrénie ou de troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Mais d’autres études se penchaient aussi sur le cas de patients victimes d’addiction, de stress post-traumatique, de troubles anxieux généralisés (TAG), de troubles déficitaires de l’attention/hyperactivité ou un syndrome de Tourette. Tous les résultats ont révélé une réelle efficacité de la neurostimulation dans le traitement des symptômes de ces différentes pathologies. Les chercheurs en ont conclu que : « La neurostimulation par stimulation magnétique transcrânienne et/ou par stimulation transcrânienne par courant continu (ou direct, STC) peut être bénéfique aux personnes souffrant de divers troubles mentaux, en améliorant de manière significative les paramètres cliniques, y compris les déficits cognitifs dans la schizophrénie qui répondent mal à la pharmacothérapie. »

Source : Neurostimulation en santé mentale : une méta-analyse fait le point - Medscape - 23 mai 2022.

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