Emmanuel Macron l’a annoncé ce mercredi 23 septembre dans un message publié sur Instagram (voir la vidéo ci-dessous) : c’est officiel, la durée du congé paternité va doubler, passant de 14 jours à un mois. Une partie de ce congé, 7 jours exactement, sera « obligatoire pour chaque papa », a-t-il précisé. Les entreprises ne respectant pas cette obligation s’exposeront à une amende de 7 500 euros.
Très attendue, cette mesure reste toutefois loin des neuf semaines fractionnables préconisées dans le rapport de la commission d’experts dirigée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik sur les « 1 000 premiers jours » de l’enfant, période cruciale comme le souligne ici France Info, rendu le 8 septembre. Il n’empêche, pour l’Elysée « doubler, c’est déjà un changement massif » permettant à la France de se rapprocher des pays européens les plus généreux sur la question comme l’Espagne, la Finlande ou la Norvège (voir aussi ci-dessous, ce tweet du journal Le Temps sur les congés paternités dans le monde).
Congé paternité : le tour du monde des papas https://t.co/zq69LO3Tb3
— Le Temps (@LeTemps) September 13, 2020
Ce nouveau congé paternité, qui sera inscrit dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), entrera en vigueur au mois de juillet. Il s’adressera autant au père qu’au deuxième parent pour les couples homosexuels. Sa charge financière, évaluée entre 250 et 260 millions d’euros pour 2021 et autour de 500 millions en année pleine, sera assumée par la Sécurité sociale. L’employeur, lui, devra continuer, comme c’est le cas à présent, de financer les trois premiers jours de congés relatifs à la naissance. Pour le bénéficiaire, l’indemnité restera identique à celle du congé maternité dans la limite de 89 euros par jour et de 2 700 euros par mois.
« Une mesure favorable à l’égalité hommes – femmes »
Pour le chef de l’Etat, cette réforme est, « avant tout », « une mesure favorable à l’égalité entre les hommes et les femmes », grande cause du quinquennat. « Lorsque l’enfant arrive au monde il n’y a aucune raison pour que ce soit juste la maman qui s’en occupe », explique-t-il. L’allongement du congé paternité a pour objectif d’aboutir à un meilleur « partage des tâches » dès « les premiers jours » de vie du nouveau-né, mais aussi d’améliorer son développement grâce à la présence de ses deux parents après sa naissance.
Avec les sept jours obligatoires, l’idée est aussi de rendre le congé paternité accessible à tous puisque aujourd’hui, seuls 67 % des pères en profitent dans sa forme actuelle. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) cité par Le Monde précise que le taux de recours est d’ailleurs « plus élevé chez ceux qui occupent un emploi stable. Il est de 80 % chez les salariés en CDI et de 88 % chez les fonctionnaires, contre 48 % chez les pères en CDD et 13 % dans la catégorie des demandeurs d’emploi ».