Lors du plus grand congrès mondial sur le cancer, l’ASCO de Chicago, qui a eu lieu début juin, les chercheurs ont présenté leurs travaux et apporté des éléments nouveaux qui ouvrent la voie vers des prises en charge plus adaptées.
-* Cancer du sein : une molécule qui allonge la survie
Les résultats d’une étude ont montré que l’ajout d’une molécule, le ribociclib, au traitement standard augmentait la survie des femmes jeunes atteintes de formes avancées de cancers du sein. Il a en effet été prouvé que ce médicament avait la propriété de ralentir la progression de la maladie chez celles qui l’avaient contractée avant ou pendant la ménopause. Ces conclusions, présentées en avant-première à l’ASCO, ont été publiées dans le New England Journal of Medicine.
-* Cancer du pancréas : un médicament porteur d’espoir
Une étude a validé pour la première fois un traitement tenant compte d’une mutation génétique de la tumeur. Les scientifiques ont démontré que l’ajout d’un anticancéreux, l’olaparib, après une chimiothérapie classique permettait de retarder de manière significative la progression des métastases du cancer du pancréas chez les patients porteurs de la mutation génétique. « Notre travail ouvre la voie à une nouvelle ère de soins personnalisés pour ce cancer difficile à traiter », a indiqué l’un des principaux auteurs de l’étude, le docteur Hedy L. Kindler de l’université de Chicago. Le cancer du pancréas est actuellement l’un des plus meurtriers. Le taux de survie à 5 ans n’est que de 5 %.
-* Cancers de la gorge, du larynx et de la bouche : des nanoparticules pour détruire les tumeurs
L’Institut Curie a fait part de ses travaux sur des injections de nanoparticules d’un métal, l’afnium, dans des tumeurs la veille des séances de radiothérapie. La présence de ces nanoparticules a rendu plus efficace le traitement, effectué chez des patients atteints de cancers de la gorge, du larynx et de la bouche et qui étaient trop âgés ou trop faibles pour être traités par chimiothérapie. Le professeur Christophe Le Tourneau, oncologue et chef du département des essais cliniques précoces à l’Institut Curie, a expliqué à l’antenne de France Inter que « dans 75 % des cas, la tumeur avait complètement disparu ».
-* Intelligence artificielle : une aide à la décision pour les médecins
Une équipe française de l’hôpital Henri Mondor de Créteil a présenté un algorithme de « machine learning » prenant en compte une trentaine de paramètres (âge, état de santé, déficits cognitifs…) pour aider le médecin à décider quel type de traitement une personne âgée de plus de 70 ans, atteinte d’un cancer, peut être capable de supporter. Aujourd’hui plus du tiers des nouveaux cas de cancers surviennent chez les plus de 75 ans. Or il existe peu d’études cliniques concernant cette tranche d’âge. Les médecins, qui manquent par conséquent de données pour évaluer la balance bénéfice-risque d’un traitement de chimiothérapie pour une personne âgée, pourront s’appuyer sur cette intelligence artificielle.