L’affichage du Nutri-score est favorable à la qualité nutritionnelle des aliments. C’est ce que révèle une récente étude d’UFC-Que choisir qui s’est intéressée à la corrélation entre la recette des produits et l’adoption du Nutri-score par les marques. Ce logo, lancé en France en 2017 et apposé sur les emballages des produits alimentaires, vise à faciliter la compréhension des informations nutritionnelles par les consommateurs.
[#AfficheTonNutriScore] L'étude de l'@UFCquechoisir démontre l'efficacité du #NutriScore sur les recettes des industriels. Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'@UFCquechoisir, vous explique pourquoi son affichage doit être obligatoire 👇 pic.twitter.com/mwVrkPpkAN
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) April 12, 2023
Sucre, sel, gras : un affichage qui a du bon
L’association de défense des consommateurs s’est d’abord intéressée à la qualité des produits qui utilisent massivement le Nutri-score, à savoir les barres céréalières (43 % d’affichage), les pains spéciaux et biscottes (61 %) et les céréales du petit-déjeuner (97 %). Dans ces trois grandes familles de produits, la proportion des lettres A, B, et C (les plus favorables sur le plan nutritionnel) a ainsi été multipliée par deux entre 2015 et 2022, passant de 25 à 49 %. Pour les céréales, les lettres A et B sont même passées de 8 à 38 %, et de 40 % à 62 % pour les pains spéciaux et les biscottes.
Dans le détail, on observe une importante diminution des taux de matières grasses saturées (-44 % en moyenne), de sucres (-17 %) et du sel (-8 %) et une augmentation des fibres (+ 9 %).
À l’inverse, dans les rayons où ce logo est habituellement absent, comme les biscuits et gâteaux industriels, les produits chocolatés, les sauces condimentaires, les glaces et sorbets, peu d’améliorations ont été constatées. Dans ces quatre domaines pourtant, les teneurs en graisses saturées – qui, consommées en excès, augmentent le risque de maladies cardiovasculaires –, en sucre et en sel sont particulièrement élevés.
Les produits déséquilibrés ne l’affichent pas
Le Nutri-score n’est pas présent sur 40 % des produits du marché alimentaire français. L’UFC-Que choisir pointe alors le caractère facultatif de cet étiquetage qui constitue, selon elle, sa limite. En effet, le logo nutritionnel est largement absent des produits les plus déséquilibrés, là où il mériterait pourtant d’être affiché en priorité pour en limiter la consommation. « Les produits acceptant d’afficher un Nutri-score ‘E’ sur leur emballage ne représentent que 1 % de l’ensemble des aliments de marques nationales », rappelle l’Union. « Cette opacité anesthésie toute incitation à alléger les recettes », déplore-t-elle.
Il en va pourtant de la santé des consommateurs : « Les produits d’origine industrielle représentent plus de la moitié des aliments consommés par les adultes et plus des deux tiers des aliments mangés par les enfants », indique l’association. En parallèle, en 2023, près d’un adulte sur deux souffre de surpoids ou d’obésité. Au cours des 25 dernières années, l’obésité a été multipliée par 4 chez les 18-24 ans.
Rendre le Nutri-score obligatoire dans l’UE
Soucieuse de garantir aux consommateurs une information compréhensible sur l’ensemble de l’offre alimentaire, et après avoir constaté l’impact bénéfique de l’usage du Nutri-score, l’UFC-Que choisir confirme sa volonté de rendre l’affichage obligatoire dans tous les pays de l’Union européenne (UE). « Au regard de l’impact sanitaire, de la mauvaise qualité sanitaire, de la mauvaise qualité nutritionnelle de certains produits alimentaires industriels, il est indispensable de le rendre obligatoire, déclare Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’association dans une vidéo diffusée sur Twitter. C’est ce que l’UFC-Que choisir demande à la Commission européenne ».