L’IVG médicamenteuse accessible jusqu’à neuf semaines : un droit à pérenniser

, par  Isabelle Coston

Afin d’améliorer l’offre de soins proposée aux femmes souhaitant recourir à une intervention volontaire de grossesse (IVG), la Haute autorité de santé (HAS) actualise ses recommandations concernant l’intervention par méthode médicamenteuse.

Outre le fait de pérenniser la possibilité de recourir à une IVG médicamenteuse en ville jusqu’à neuf semaines d’aménorrhée (absence de règles — ou sept semaines de grossesse), la HAS, dans un communiqué publié lundi 12 avril, fixe aussi le cadre de cette prescription et le déroulé de la prise en charge, des consultations médicales jusqu’au suivi post-intervention.

Une disposition prise en pleine crise sanitaire

En avril 2020, alors que le pays était sous cloche pour limiter la propagation du virus, le délai de recours à l’IVG médicamenteuse a été allongé à neuf semaines en cabinet de ville « de manière dérogatoire et transitoire », précise la HAS qui, en réponse à une saisine du ministère des Solidarités et de la Santé, actualise ses recommandations. Elle remet ainsi à plat la stratégie médicamenteuse et les conditions de prise en charge de cette méthode. « L’objectif, observe-t-elle, est d’étendre de manière pérenne le délai d’une IVG en ville jusqu’à neuf semaines d’aménorrhée en répondant à plusieurs enjeux : réduire le délai d’accès à l’IVG médicamenteuse, élargir l’offre de soin qui doit être possible en ville comme à l’hôpital mais aussi alléger la charge des établissements de santé qui doivent pouvoir se concentrer sur les IVG chirurgicales. »

Répondre à chaque femme de manière adaptée…

En l’absence de contre-indication médicale et dans la limite des délais autorisés pour l’IVG, « les femmes doivent pouvoir recourir à la méthode de leur choix, médicamenteuse ou chirurgicale, et recevoir une information détaillée sur ces interventions », indique l’autorité sanitaire, qui considère que les IVG médicamenteuses peuvent être réalisées jusqu’à neuf semaines d’aménorrhée par un médecin ou une sage-femme, dans le cadre de son activité en cabinet de ville, dans un centre d’éducation et de planning familial (CPEF) ou dans un centre de santé. En dehors d’un établissement de santé, ces praticiens doivent justifier d’une expérience professionnelle adaptée et avoir passé une convention avec un établissement de santé autorisé. « L’accès à l’IVG doit être simple et rapide : chaque femme doit obtenir un rendez-vous dans les cinq jours suivant son appel », souligne la HAS, qui ajoute que : « Les consultations médicales préalables à l’IVG peuvent se faire en présentiel ou en téléconsultation, avec l’accord de la femme et si le médecin ou la sage-femme l’estiment possible. »

… et assurer leur sécurité

Afin de garantir la sécurité de la femme, la HAS recommande aux professionnels d’évaluer la possibilité pour celle-ci de se rendre ou de joindre rapidement, de jour comme de nuit, un établissement de santé qui puisse prendre en charge les complications de l’IVG. « Si les conditions de sécurité ne sont pas réunies (isolement géographique ou social…), il est préconisé de privilégier l’hospitalisation (à domicile, partielle…) », rappelle-telle. Enfin, que ce soit pour une IVG en ville ou à domicile, la HAS insiste sur la nécessité d’une visite de suivi, entre le quatorzième et le vingt-et-unième jour pour s’assurer de l’arrêt de la grossesse.

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