L’envolée (Perfect 10),
d’Eva Riley
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice et scénariste écossaise a choisi de « puiser dans l’énergie de la jeunesse : les nouvelles expériences, les incertitudes et la ténacité de l’adolescence. » Elle a aussi préféré montrer l’Angleterre, et Brighton, où elle vit et travaille, dans une lumière très différente de ce qu’on a l’habitude de voir dans le cinéma anglais. Les grands logements sociaux gris et la pluie constante ont été remplacés par des paysages ouverts, ensoleillés, colorés et lumineux, qui reflètent parfaitement la liberté que connaissent - jusqu’à quand ? - les jeunes protagonistes du film.
Nous suivons Leigh, 14 ans, qui vit dans la banlieue de Brighton avec un père souvent absent, et le souvenir de sa mère. L’adolescente est une gymnaste douée qui s’entraîne intensément pour sa première compétition. Lorsqu’un demi-frère plus âgé, dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence, apparaît un jour sur le seuil de sa porte, son existence solitaire vacille. La méfiance initiale de la jeune fille fait place peu à peu à d’autres sentiments, ainsi qu’à des sensations jusqu’alors inconnues. Leigh s’ouvre à un monde nouveau, qui menace ses certitudes antérieures.
En même temps, le film nous transmet la fascination de ce mélange de prouesse technique et d’expression artistique qu’est la gymnastique au sol. Cette activité prend souvent des allures de chorégraphie, exigeante, car l’artiste doit à la fois avoir une base technique, mais aussi se laisser aller suffisamment pour puiser dans une émotion personnelle et laisser « chanter » sa performance.
Alain NOËL
Avec Frankie Box, Alfie Deegan, Sharlene Whyte, Will Ash, Billy Mogford, Nicola Wright, Emily Gibson, Leia Desseaux
Sortie le 8 juillet