En France, la consommation d’alcool est stable depuis plus de quinze ans – 11,7 litres par an et par habitant – mais elle a toutefois un impact « très élevé » sur la mortalité selon Santé publique France. Une étude, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) le 19 février, estime en effet que cette substance est responsable de 41 000 décès chaque année dont 30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes. L’alcool constitue ainsi la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac, avec 7 % du nombre total de décès de personnes âgées d’au moins 15 ans en 2015.
Une méconnaissance des risques
Les risques liés à ce type de boisson ne sont pas toujours connus par les Français, alors qu’ils sont réels dès le premier verre. « La consommation d’alcool est à l’origine de nombreuses pathologies comme les cancers et les maladies cardiovasculaires », confirme l’agence sanitaire avant d’ajouter : « Ainsi en 2015, 16 000 décès par cancer et 9 900 décès par maladie cardiovasculaire étaient attribuables à la consommation d’alcool. » L’alcool est d’ailleurs classé cancérigène pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). « L’éthanol contenu dans les boissons alcoolisées est transformé dans l’organisme en composés favorisant le développement de cancers », explique l’Institut national du cancer (Inca) sur son site. « Toute consommation régulière d’alcool, même faible, est à risque », poursuit-il. De nombreuses idées reçues circulent aussi sur les supposés bienfaits de certaines boissons comme le vin : « Un verre de vin aura le même effet cancérigène qu’un verre alcool fort », rappelle l’Inca, car le risque de développer un cancer est lié à la quantité d’alcool ingérée.
De nouveaux repères
Face à ce « fardeau sanitaire », Santé publique France et l’Inca ont fixé de nouvelles recommandations de consommation : maximum dix verres par semaine, maximum deux verres par jour et des jours dans la semaine sans consommation. De nouveaux repères qui sont résumés par la formule : « Pour votre santé, maximum deux verres par jour, et pas tous les jours ». Ces « verres » qui servent à mesurer la consommation sont basés sur les verres standards servis dans les bars : un ballon de vin à 10° de 12,5 cl, un demi de bière à 5° de 25 cl, un verre de whisky à 40° de 3 cl… Tous contiennent la même quantité d’alcool pur soit 10 grammes. « Ces nouveaux repères, sans nier la dimension plaisir qui peut être associée à la consommation d’alcool, permettent aux Français de faire le choix éclairé d’une consommation à moindre risque pour leur santé », souligne François Bourdillon, directeur général de Santé publique France. De leur côté, les professionnels de santé sont également mis à contribution pour « aider au repérage précoce et à l’intervention brève ». L’agence lance ainsi une campagne de communication à leur attention, jusqu’au 15 mars. Des publirédactionnels, des bannières web et le site Pro.alcool-info-service.fr ont pour objectif de les sensibiliser à cette question de santé publique et, ainsi, de favoriser le dialogue entre les médecins et leurs patients.
Pour en savoir plus : Alcool-info-service.fr.