Une baisse de l’incidence de 1,3 % chez les hommes
Entre 2005 et 2012, l’Institut national du cancer (Inca) relève une baisse de 1,3 % de l’incidence de cette maladie chez les hommes (un résultat essentiellement lié à la baisse de l’incidence du cancer de la prostate). Chez les femmes, si la progression se poursuit, elle tend tout de même à ralentir, passant de 1,6 % par an entre 1980 et 2005 à 0,2 % par an entre 2005 et 2012. Avec le vieillissement de la population, cependant, le nombre total de nouveaux cas de cancer augmente depuis trente ans : il atteint 355 000 nouveaux cas en 2012, dont 200 000 chez les hommes (+ 107 % en trente-deux ans) et 155 000 chez les femmes (+ 111,4 %).
Mortalité en hausse de 20,3 % chez les femmes depuis trente ans
Grâce à des diagnostics plus précoces et à des traitements plus performants, le taux de mortalité baisse progressivement (– 1,5 % par an chez les hommes entre 1980 et 2012 et – 1 % chez les femmes). Toutefois, comme le nombre de cas augmente, le nombre de décès est en hausse : 148 000 personnes ont perdu la vie 2012, dont 85 000 hommes (+ 11 % en trente-deux ans) et 63 000 femmes (+ 20,3% en trente-deux ans). Chez l’homme, le cancer du poumon reste le plus meurtrier (21 326 décès en 2012), alors que le plus fréquent est celui de la prostate (56 841 cas). L’Inca rappelle que le tabac est responsable de 44 000 décès par an et qu’il constitue la première cause évitable de mortalité par cancer.
Chez la femme, le cancer le plus fréquent est aussi le plus meurtrier : c’est celui du sein (48 763 cas et 11 886 décès en 2012). Une femme sur dix y sera confrontée au cours de sa vie.
1,128 million de personnes hospitalisées
En 2013, 1,128 million de personnes ont été hospitalisées à la suite du diagnostic d’un cancer, qu’il s’agisse de traitement ou de surveillance (une augmentation de 3 % par rapport à 2010), ce qui représente un tiers des séjours hospitaliers. L’hospitalisation en ambulatoire est de plus en plus pratiquée pour des patients atteints de cancer : entre 2010 et 2013, elle a augmenté de 28 % et concerne majoritairement les cancers de la peau. Au total, 194 326 malades ont été traités par radiothérapie et 253 393 séjours hospitaliers en chimiothérapie ont été comptabilisés.
5,133 milliards d’euros de prise en charge
Les hospitalisations liées à la prise en charge du cancer représentent près de 5,133 milliards d’euros en 2013, soit 59 % de l’ensemble des dépenses d’hospitalisation. Après une stabilisation, l’Inca relève une reprise de l’augmentation des dépenses pour les molécules anticancéreuses (+ 6,6 % entre 2012 et 2013). « Dans cette enveloppe, on observe, pour la première fois, une stabilité de la part respective des cytotoxiques et des thérapies ciblées, alors que ces dernières avaient tendance à augmenter », note l’institut. En outre, les anticancéreux délivrés en ville (chimiothérapie, thérapies ciblées et hormonothérapie) et remboursés par le régime général représentent 878,8 millions d’euros en 2013 contre 779 millions en 2011.
Trois personnes sur cinq conservent des séquelles de la maladie
Si l’on guérit davantage du cancer, les conséquences de la maladie sont loin d’être anodines. Trois personnes sur cinq affirment avoir gardé des séquelles deux ans après l’annonce du diagnostic et 9 % estiment avoir été victimes de discrimination liée à leur maladie. La situation professionnelle est directement impactée, puisque, toujours deux ans après le diagnostic, le taux d’emploi des malades et des anciens malades est passé de 82 à 61,3 % et le taux de chômage de 7 à 11 %. Enfin, « la proportion des personnes atteintes de cancer considérées comme vivant sous le seuil de pauvreté est passée de 20,9 % au moment du diagnostic en 2010 à 25,1 % » deux ans après.