La prise en charge de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est loin d’être homogène : forfait différent selon qu’elle soit pratiquée dans un établissement de santé ou en médecine de ville (gynécologue ou généraliste habilités), échographies, examens et consultations non pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale… Le ministère de la Santé s’est engagé, à travers un programme national d’action présenté le 16 janvier, à en améliorer la prise en charge dès l’automne prochain via un décret en Conseil d’Etat.
Au-delà de l’aspect financier, le programme comprend la possibilité, pour les médecins des centres de santé, de réaliser des IVG instrumentales et non plus seulement par voie médicamenteuse. Il s’agit de renforcer l’offre de proximité, la moitié des IVG ayant lieu en ville, et de proposer ainsi « un réel choix de la méthode aux femmes qui souhaitent interrompre une grossesse ». Cette volonté se fonde sur une étude de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui a constaté que « l’extension des lieux de pratique de l’IVG instrumentale en Belgique a permis la dédramatisation de cette méthode ». Un choix du lieu, mais aussi du professionnel de santé, puisque les Françaises pourront également se tourner vers les sages-femmes pour les IVG médicamenteuses, une mesure inscrite dans le projet de loi de santé et réaffirmée dans le programme.
Un droit garanti par la loi
Le ministère de la Santé met par ailleurs l’accent sur l’information en annonçant la création d’un numéro d’appel unique, non surtaxé et anonyme. Pas de précipitation, il ne sera créé qu’en septembre 2015. En attendant, les internautes peuvent trouver toutes les informations utiles et pratiques sur le site déjà opérationnel Ivg.gouv.fr. Ce portail explique les délais, les méthodes, les consultations et, surtout, le droit qu’est l’IVG pour toutes les femmes : « Le droit à l’avortement est un acquis majeur des femmes et le fruit d’un long combat pour leur droit à disposer de leur corps. Ce droit est un élément structurant de l’égalité entre les femmes et les hommes. »