Le nombre d’infections sexuellement transmissibles (IST) dans le monde atteint des sommets. D’après un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la question, plus d’un million de contaminations ont lieu chaque jour sur la planète chez les 15-49 ans. Pour les quatre IST les plus répandues (chlamydiose, gonorrhée, syphilis, trichomonase), cela représente 357 millions de nouveaux cas par an. Un chiffre qui « n’a pas bougé par rapport à une précédente étude de 2012 », alerte l’OMS. Ce n’est pas tout : plus de 500 millions de personnes sont en outre atteintes du virus responsable de l’herpès génital (HSV2) et plus de 290 millions de femmes souffrent d’une infection à papillomavirus humain (VPH). Plus grave encore : depuis la dernière étude publiée en 2012, l’OMS n’observe aucune baisse significative du nombre de nouveaux cas. « Nous constatons une absence inquiétante de progrès dans la lutte pour stopper la propagation des infections sexuellement transmissibles, déclare le Dr Peter Salama, directeur général adjoint de l’OMS chargé des réponses d’urgence. C’est un signal d’alarme en faveur d’un effort concerté pour permettre à tout le monde, partout, de pouvoir accéder aux services nécessaires pour prévenir et traiter ces maladies invalidantes. »
Complications
Les IST ont de « profondes répercussions sur la santé sexuelle et reproductive dans le monde », ajoute le rapport. Certaines de ces infections, comme l’herpès ou la syphilis par exemple, peuvent multiplier par au moins trois le risque de contracter le VIH. La transmission d’une IST de la mère au bébé pendant la grossesse peut par ailleurs entraîner une mortinaissance (décès du fœtus après 20 semaines de gestation, avant l’accouchement), un faible poids de naissance, une septicémie, une pneumonie, une conjonctivite ou des malformations congénitales chez le nouveau-né.
En outre, « l’infection à VPH est responsable chaque année de 528 000 cas de cancer du col de l’utérus entraînant 266 000 décès » et « les IST comme la gonorrhée et la chlamydiose sont également des causes majeures d’inflammation pelvienne et de stérilité ».
Préservatifs masculins et féminins
Pour se protéger efficacement des IST et du VIH, les préservatifs (masculins et féminins), lorsqu’ils sont utilisés correctement et avec constance, constituent « l’une des méthodes de protection les plus efficaces », rappelle l’OMS. Les infections sexuellement transmissibles peuvent être facilement traitées et soignées mais encore faudrait-il qu’elles soient diagnostiquées. La plupart restent longtemps asymptomatiques (à part la gonorrhée) et les malades ignorent qu’ils sont contaminés. L’OMS recommande donc aux personnes sexuellement actives, femmes enceintes comprises, de se faire dépister. Elle déplore aussi le manque d’investissement des Etats dans la prévention et la santé sexuelle des populations. Pour atteindre les objectifs de la Stratégie mondiale contre les IST (- 90 % de l’incidence de la gonorrhée et de la syphilis dans le monde entre 2018 et 2030), une intensification des « efforts de prévention, de dépistage et de traitement » est donc indispensable, conclut l’OMS.