L’automatisation complète de certains soins n’est pas encore pour demain. Selon le point de vue de patients consultés au sein de l’étude ComPaRe (Communauté de patients pour la recherche), si les objets connectés et l’intelligence artificielle peuvent rendre de grands services dans le domaine de la santé, c’est le médecin qui doit contrôler leur utilisation.
Mille deux cents patients, des Français souffrant de maladies chroniques telles que le diabète, l’asthme, le cancer ou encore les maladies rhumatologiques et neurologiques, ont été questionnés sur leur perception de l’usage d’interventions médicales basées sur les objets connectés et l’intelligence artificielle. Choisis dans le cadre de ComPaRe, une cohorte de plus de 28 000 volontaires qui contribuent à la recherche médicale en répondant en ligne aux questionnaires de chercheurs de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (APHP), ils se sont montrés circonspects face à l’utilisation grandissante des nouvelles technologies dans les diagnostics et les actes de soins.
La relation humaine avant tout
D’après cette étude, la relation patient-soignant est essentielle et doit rester privilégiée. Trois patients sur quatre, qui considèrent que la relation humaine doit primer dans l’acte médical, refusent par conséquent d’adhérer à des soins complètement automatisés.
Les chercheurs ont demandé aussi plus précisément aux participants de se prononcer pour ou contre l’utilisation de certains outils tels que l’intelligence artificielle pour détecter un cancer de la peau par analyse de photographies, des capteurs permettant l’analyse et la détection en temps réel de l’exacerbation de maladies chroniques, une chemise connectée pour piloter des soins de kinésithérapie et un chatbot ou robot conversationnel pour aider les patients à déterminer le niveau d’urgence de leur problème de santé. Si 47 % des personnes interrogées voient l’intelligence artificielle et les objets connectés comme une grande opportunité de progrès, 35 % refuseraient au moins l’un de ces outils et 41 % ne les adopteraient qu’à la condition que leur utilisation soit contrôlée par un être humain. Enfin, 11 % estiment que ces nouveautés peuvent représenter un grand danger. Ils craignent, notamment, un remplacement inapproprié de l’être humain, des risques importants de piratage des données ou encore un mauvais usage des données de santé par des tiers comme les assurances.