Le Groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathies (GICC) de la Société française de cardiologie est clair, les chiffres des autorités sanitaires ne correspondent pas à la réalité : « La prévalence de l’insuffisance cardiaque serait de 3,6 %, soit le double des estimations officielles. Le nombre de Français atteints d’insuffisance cardiaque pourrait atteindre les 2 millions. » Réalisée en avril et mai 2017 auprès d’un échantillon représentatif de près de 5 000 personnes, l’étude du GICC s’accompagne d’une campagne d’information pour inciter les Français, ayant des doutes à consulter davantage un cardiologue, et notamment les 64,2 % de sondés qui ne l’ont pas fait dans l’année alors qu’ils ont ressenti des symptômes.
Les quatre symptômes d’alerte
Sévère, complexe, grave, et moins connue que l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque est, selon les termes de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), une incapacité du cœur à maintenir un rythme cardiaque adéquat pour faire face aux besoins métaboliques de l’organisme. Afin de pallier le manque d’information du public sur le sujet, le GICC a décidé de mettre en avant une campagne simple et efficace des quatre signes vitaux d’alerte. L’acronyme EPOF qui a ainsi été créé, pour une meilleure prévention et une prise en charge plus efficiente dès que ces symptômes clés apparaissent :
• E pour Essouflé : essoufflement lors de l’effort et/ou en position allongée ;
• P pour Poids : avec une prise de poids rapide et importante, en seulement quelques jours ;
• O pour Œdèmes : apparition d’œdèmes avec les jambes et les pieds qui gonflent ;
• F pour Fatigue : une fatigue importante limitant l’activité quotidienne, et ce au moindre effort.
Ceci, lors d’une consultation médicale, aidera à diagnostiquer et mesurer le dysfonctionnement cardiaque afin de connaître la gravité de la maladie. Des dosages de biomarqueurs, un électrocardiogramme et une échocardiographie constituent un préambule à une auto-surveillance permanente. Cette dernière doit aussi être accompagnée d’« un traitement non pharmacologique, avec prescription de nouvelles habitudes et d’une activité physique régulière adaptée ; un traitement pharmacologique, bien codifié et efficace contre l’insuffisance cardiaque », comme le préconise, dans ses guides du parcours de soins, la Haute Autorité de santé (HAS). Une recommandation à appliquer pour qu’enfin un suivi régulier se fasse entre les patients et le monde médical et hospitalier, et faire que cette pathologie cardiaque ne soit plus sous-estimée.