En 2016, plus de 8 millions de tests de dépistage ont été réalisés pour les hépatites B (VHB) et C (VHC) dans notre pays. C’est ce que révèle le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH, Santé publique France), publié le 15 mai à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre les hépatites virales. En analysant les données de l’enquête triennale LaboHep sur laquelle repose la surveillance du dépistage, les auteurs du BEH ont estimé à respectivement 4,1 et 4,3 millions de tests anti-VHC et Ag HBS (pour l’hépatite B) effectués, soit une augmentation de 14 % par rapport à 2013 pour chacun des deux tests. Cette progression « est en fait observée depuis le début des années 2000 dans les données de remboursement de l’Assurance maladie », précise le BEH. Une bonne nouvelle, dans la mesure où le dépistage précoce des personnes infectées « permet de leur proposer une prise en charge adaptée pour guérir du VHC grâce aux nouveaux agents antiviraux à action directe ou pour réduire la progression des complications graves du foie liées au VHB », souligne Santé publique France. Dépister précocement les hépatites diminue aussi « le risque de transmission par la mise en place de mesures de prévention dans l’entourage de la personne infectée ». Rappelons que cette transmission se fait surtout par voie sexuelle pour l’hépatite B et par le sang pour les deux formes (B et C).
75 000 porteurs chroniques du VHC s’ignorent
Si ces résultats sont plutôt encourageants en termes de santé publique, les associations de patients considèrent que le dépistage, essentiellement ciblé sur les personnes à risque (transfusés, toxicomanes injecteurs et anciens injecteurs de drogue…), n’est pas encore suffisant et doit être généralisé à l’ensemble de la population. « Il reste aujourd’hui en France environ 75 000 porteurs chroniques du virus de l’hépatite C qui ne savent pas qu’ils sont contaminés, affirme SOS Hépatites dans un communiqué. Nombre d’entre eux ne fait probablement pas partie de ces publics dits à risque ». Et l’association de rappeler que cette maladie, dont les traitements sont efficaces à 95 %, est responsable de cirrhoses et de cancers du foie parfois mortels lorsqu’elle n’est pas soignée. Dans le cadre de cette Journée nationale de lutte contre les hépatites virales, elle appelle donc chacun à pratiquer sans attendre un dépistage du virus de l’hépatite C, sachant qu’une simple prise de sang suffit et que le test est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Celui-ci peut notamment s’effectuer lors d’une des nombreuses actions de dépistage organisées en France durant le mois de mai (programme), dans un laboratoire d’analyses médicales sur prescription du médecin traitant ou dans un des centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), présents dans plus de trois cent cinquante villes de France.