Enfin une vraie reconnaissance pour les personnes souffrant de ce que l’on appelle désormais le « Covid long » et qui se considéraient comme les grands oubliés de la pandémie. À la suite d’une saisine du ministère de la Santé émise le 14 décembre dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier une dizaine de fiches destinées à ces patients et à leurs médecins afin de les aider à mieux identifier les signes spécifiques et à améliorer leur prise en charge.
#COVID19 | La HAS publie des réponses rapides à destination des professionnels de santé pour identifier et prendre en charge les adultes présentant des symptômes prolongés #Covidlong
➕ 10 fiches pratiques par symptôme ou spécialité
— Haute Autorité de santé (@HAS_sante) February 13, 2021
« La persistance des symptômes plusieurs semaines ou mois après les premières manifestations a été décrite chez plus de 20 % des patients après 5 semaines et plus, et chez plus de 10 % des patients après 3 mois », note la HAS. Six mois après avoir été infectés, environ 10 % des malades n’ont toujours pas récupéré.
Des symptômes qui évoluent de façon fluctuante
La plupart ressentent encore une grande fatigue, une gêne respiratoire, des douleurs et des oppressions thoraciques, des troubles du rythme cardiaque, de la toux, une perte de goût et d’odorat, des problèmes de concentration ou de mémoire. Ces symptômes peuvent survenir « même chez des personnes ayant fait des formes peu sévères » de la maladie, ajoute la Haute Autorité. Ils sont isolés ou associés et évoluent souvent « de façon fluctuante ».
Les patients sont surtout des « femmes d’âge jeune […] et souvent allergiques », précise Dominique Salmon, présidente du groupe de travail qui a élaboré les recommandations de la HAS, citée par France Info. Ces syndromes pourraient d’ailleurs être expliqués par des mécanismes hormonaux ou encore immunitaires.
Suivi en soins primaires
Pour la Haute Autorité, « la majorité [de ces] patients peut être suivie en soins primaires dans le cadre d’une prise en charge holistique ». Le médecin traitant est au centre du dispositif, il doit avoir une écoute « empathique » de son patient et l’explorer « dans sa globalité ». Un examen clinique approfondi est nécessaire pour « porter un diagnostic en rapport avec ces symptômes prolongés ».
Ainsi, le médecin pourra proposer un projet de soins dédié avec des traitements symptomatiques au cas par cas. « La stratégie diagnostique et thérapeutique doit être personnalisée et centrée sur la personne en l’accompagnant, insiste la HAS. Il faut inciter les patients à apprendre à s’autogérer, connaître leurs limites mais continuer à avoir des activités physiques même modérées (en l’absence de contre-indications) ».
La rééducation a ici une place centrale et doit être privilégiée : rééducation respiratoire, olfactive ou réentraînement à l’effort, toujours « de façon progressive et adaptée ».
Enfin, une exploration des troubles anxieux et dépressifs est également recommandée, avec une proposition de soutien psychologique si nécessaire.