Une « culture de la césarienne », phénomène « épidémique » tant dans les pays en développement que développés, s’alarme l’Organisation mondiale pour la santé (OMS). Elle pointe les césariennes dites de confort, planifiées par les praticiens pour faciliter la prise en charge des patientes et des nouveau-nés ou pour des questions d’organisation interne du service. La demande de la part des femmes est elle aussi croissante pour raisons médicales ou culturelles. En Chine, par exemple, où la moitié des accouchements a lieu par césarienne, certaines dates sont très prisées, garantes d’un bon « Feng shui » pour le futur bébé. En Europe, c’est Chypre qui détient le record avec 50 % des naissances. Le taux est de 35 % en Italie, mais seulement de 7 % en Islande.
Une césarienne sur cinq accouchements en France
L’Hexagone se place dans la moyenne européenne (23 %) avec 21 % de césariennes. Selon une étude menée en Auvergne en 2013, un tiers des césariennes programmées n’étaient pas justifiées sur un plan médical. Or, comme toute intervention chirurgicale, les césariennes ne sont pas anodines, rappelle l’OMS. La principale séquelle est une cicatrice dans la paroi de l’utérus qui, lors de la grossesse suivante, peut lâcher au cours du travail, entraînant des risques d’hémorragie, d’infection ou d’hystérectomie d’urgence. L’agence onusienne recommande, quel que soit le pays, de limiter le taux de césariennes entre 10 et 15 % des grossesses.