Déclinée sur internet, à la télévision, au cinéma et en affiches, la campagne de communication sur le handicap du gouvernement, qui a démarré le 18 octobre et se poursuivra jusqu’au 4 janvier 2022, est la première du genre depuis plus de 15 ans. Elle a pour objectif d’« interpeller les spectateurs sur leur propre regard », indique le secrétariat d’État chargé du handicap.
Trois films et dix portraits
Pour cette campagne, dont le coût s’élève à 3,5 millions d’euros, le réalisateur et comédien Yvan Attal a conçu trois clips vidéo intitulés La Robe, Le Rencard et La Cantine. Ils mettent en scène des personnes handicapées dans une situation de la vie quotidienne qui côtoient des personnes non handicapées. L’objectif de ces films est de démontrer que ce qui importe vraiment dans une relation humaine, c’est la personnalité et non le handicap.
À ces trois films vient s’ajouter une série de dix portraits photographiques de personnes en situation de handicap, réalisés par la photographe Sylvie Lancrenon. Chaque cliché est accompagné d’une légende évoquant les passions ou les compétences des modèles (sport, jeux vidéo, théâtre...) et non leur handicap.
Dans le communiqué publié à l’occasion de la campagne, Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées, déclare qu’« aujourd’hui il faut changer le regard sur le handicap, en montrant toute la richesse que représentent les personnes en situation de handicap pour la société, en valorisant avant tout leurs compétences, quelles qu’elles soient, et en améliorant le degré de connaissance générale du grand public sur toute la diversité du handicap ».
De belles images mais pas d’actions concrètes
Dès l’annonce du lancement, plusieurs associations sont montées au créneau pour critiquer cette campagne de communication qui, selon elles, ne montre absolument pas la réalité du quotidien des personnes concernées. Nombreuses sont en effet les personnes handicapées qui vivent dans des immeubles dont les ascenseurs sont trop petits ou tombent en panne et qui doivent se traîner dans les escaliers pour pouvoir entrer chez eux.
Dans une interview donnée à RTL le 18 octobre, Dominique Farrugia, réalisateur et producteur de cinéma, lui-même immobilisé dans un fauteuil roulant à cause d’une sclérose en plaques, a également lancé un pavé dans la mare en déclarant : « Qu’on arrête de nous faire la charité et qu’on nous donne l’équité ».
Handicap : "Qu'on arrête la charité et qu'on nous donne l'équité", demande @farrugiadom #RTLMatin https://t.co/2mPPRiqIyt
— RTL France (@RTLFrance) October 18, 2021
Il dénonce le manque d’actions concrètes de la part des pouvoirs publics en faveur des personnes atteintes d’un handicap et les reports successifs d’une loi sur le handicap. Cette dernière devait voir le jour en 2005… et on l’attend toujours.