A l’occasion de Septembre en or, mois dédié à la lutte contre les cancers pédiatriques, le centre régional de lutte contre le cancer Gustave-Roussy initie une campagne intitulée « Guérir le cancer de l’enfant au XXIe siècle ». Dans un communiqué, il affiche ses ambitions : « sensibiliser à la cause et lancer une collecte de fonds de 10 millions d’euros d’ici à 2020 afin de mettre tout en œuvre pour guérir plus et mieux les enfants malades ».
Le visage de Noé comme symbole
Depuis le 29 août, 1 800 m2 de stickers couvrent vingt-deux étages de la tour Montparnasse, à Paris. Cette dernière porte ainsi la photo d’un enfant, Noé, à la mine boudeuse, avec une phrase : « Un cancer à 7 ans, sérieux ? ». Cette photo a été prise par Frédéric Lemos, le père de Noé, alors que ce dernier n’était âgé que de 5 ans. Deux années plus tard, les médecins lui diagnostiquaient un gliome infiltrant du tronc cérébral. Après trois ans de lutte contre la maladie, Noé s’est éteint en 2014 à l’âge de 10 ans. Pour que ce malheur n’arrive pas à d’autres, son père, président du syndicat des copropriétaires de la tour Montparnasse, a choisi de faire passer un message fort pour susciter de nombreux dons en faveur de cette cause. L’hôpital Gustave-Roussy ornera aussi sa façade située du côté de l’autoroute A6 du visuel. La campagne sera également déclinée et affichée dans la rue, le métro et les centres commerciaux de la France entière.
Lever 10 millions d’euros d’ici à 2020
La mission de cette campagne est de collecter, d’ici à 2020, 10 millions d’euros. Une somme élevée, mais nécessaire pour financer différents axes de recherche et de soins. Si l’objectif est ambitieux, le centre de lutte contre le cancer rappelle sur son site que les cancers pédiatriques sont la première cause de décès par maladie chez les enfants de plus de 1 an.
En France :
1 enfant sur 440 sera atteint d’un cancer avant ses 15 ans ;
2 500 enfants et adolescents sont touchés chaque année ;
20 % d’entre eux ne peuvent malheureusement pas être guéris à l’heure actuelle.
Pour les 20 % d’enfants en échec de traitement, la recherche demeure le seul recours. Aussi, Gustave-Roussy souhaite, sur les 10 millions d’euros collectés, affecter 4 millions à la recherche en immunologie « pour comprendre comment les cancers pédiatriques échappent au système immunitaire afin de développer des immunothérapies spécifiques et efficaces chez l’enfant et pour que les enfants puissent eux aussi bénéficier de la révolution de ces traitements ». Par ailleurs, 4 millions seront destinés à la recherche en génétique pour déterminer les causes de ces maladies, « car dans 90 % des cas, le pédiatre ne connaît pas la réponse à la question ”Pourquoi mon enfant a un cancer ?” », explique, toujours sur son site le centre de lutte contre le cancer. Les 2 millions restants serviront à « comprendre, dépister et prévenir les complications tardives des traitements donnés pendant l’enfance ».