Marisol Touraine a ouvert la Grande Conférence de la santé, ce jeudi matin, en présentant quelques mesures, avant l’arrivée en fin d’après-midi de Manuel Valls, qui a complété les annonces. La feuille de route, comprenant vingt-deux mesures, a donc été dévoilée devant les représentants des principaux syndicats médicaux et paramédicaux, mais en l’absence des syndicats de médecins libéraux, qui ont boycotté la rencontre.
Un numerus clausus régionalisé
La mesure phare du premier volet de la feuille de route, intitulé « Innover pour mieux former les professionnels de santé », est la régionalisation du numerus clausus. Elle aura pour objectif d’améliorer la répartition territoriale des médecins.
Autre mesure annoncée par Manuel Valls : l’amélioration de « la formation en médecine générale en renforçant cette filière universitaire ». Pour ce faire, quarante postes de chefs de clinique seront créés en 2017, en plus des quarante déjà prévus pour 2016. Le Premier ministre a également fixé un objectif clair : « 100 % des étudiants doivent faire un stage chez un médecin généraliste », tout en précisant que l’investissement des médecins qui les accueillent doit être reconnu par les partenaires conventionnels (syndicats de médecins et Assurance maladie). Des socles d’enseignements communs seront aussi créés pour que médecins, kinésithérapeutes et infirmiers apprennent à travailler ensemble.
Par ailleurs, des passerelles entre les études paramédicales et médicales seront mises en place. Elles permettront aux diplômés paramédicaux d’accéder aux études de médecine sans passer le concours de première année.
Améliorer les conditions d’exercice
Le second volet de la feuille de route, « Innover pour un meilleur exercice tout au long de la carrière », a pour objectif de rendre l’exercice quotidien des professionnels de santé plus attractif. Marisol Touraine a ainsi annoncé que les femmes médecins qui ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires ou qui s’engagent à les limiter, pourront bénéficier d’une « protection maternité » d’un montant de 3 100 euros par mois, versée pendant trois mois en plus de l’allocation forfaitaire.
La formation continue sera également renforcée. Elle fera l’objet d’une concertation pour mettre en place une « recertification » régulière des professionnels de santé, afin de vérifier qu’ils répondent à leurs obligations de formation continue et entretiennent leurs compétences.
Enfin, Manuel Valls souhaite « encourager l’exercice mixte entre le salariat et le travail libéral » dans le but de favoriser les échanges entre pairs au sein, entre autres, des centres hospitaliers. Plus généralement, le Premier ministre veut permettre aux professionnels de santé de « diversifier leur carrière » en dynamisant les filières de réorientation ou de diversification d’exercice.