Même si elle fait partie des pays où il fait bon vivre, la France n’est cependant pas la mieux placée au niveau européen en ce qui concerne l’espérance de vie en bonne santé. Les Françaises peuvent compter en moyenne vivre 24 ans après 65 ans, dont la moitié sans incapacité, contre 78 % pour les Suédoises.
Dans un rapport publié le 25 novembre, la Cour des comptes souligne le coût de la dépendance des personnes âgées : humain, bien sûr – quoi de plus dramatique, en effet, que de ne plus pouvoir accomplir seul les actes de vie quotidienne ? –, mais aussi sociétal.
La situation actuelle : on vit plus vieux en France qu'ailleurs mais pas nécessairement en meilleure santé ➡️ https://t.co/oD9iGLOeO7 #sante #prevention
— Cour des comptes (@Courdescomptes) November 25, 2021
Des économies pour la Sécu
Les magistrats financiers ont calculé qu’un gain d’une année d’espérance de vie sans incapacité ferait économiser 1,5 milliard sur la période 2021-2031 à l’Assurance maladie. La Cour insiste sur la nécessité de prévenir les chutes, particulièrement fréquentes parmi la population âgée et dont le risque augmente avec l’âge. Les Français sont en effet de mauvais élèves en ce domaine, comparé aux Britanniques ou aux Danois, par exemple.
L’institution estime le surcoût de dépenses de prise en charge associé aux chutes à 900 millions d’euros. Les chutes sont par ailleurs à l’origine de 10 000 décès chaque année.
Des objectifs prioritaires
Concernant la prévention, la Cour des comptes fixe des priorités : stratégie de réduction des chutes, visites médicales à des âges clés de la vie, incitation financière des médecins à mieux dépister les signes annonciateurs de la perte d’autonomie, augmentation du nombre de logements adaptés, simplification de l’accès aux aides… Elle préconise aussi de concentrer la multiplicité d’acteurs qui interviennent dans un « ensemble foisonnant et complexe sur le plan administratif » : départements, régions, communes, Sécurité sociale, agences régionales de santé (ARS), caisses de retraite, Agence nationale de l’habitat (Anah), etc.
Dans trente ans, la France comptera trois fois plus de seniors de plus de 85 ans qu’aujourd’hui. La prévention de la perte d’autonomie est donc un enjeu crucial encore trop sous-estimé dans notre pays. Or une véritable politique de prévention permettrait d’améliorer la vie d’un quart de la population, et de près d’un tiers demain, souligne la Cour des comptes.