Ce liquide biologique, qui circule dans les vaisseaux sanguins et le cœur, contient des éléments nécessaires à la vie et joue un rôle primordial dans de nombreuses fonctions vitales. Reflet de notre hérédité, de notre santé et de notre façon de vivre, le sang peut être trompeur ou au contraire révélateur !
Ghost Song, de Nicolas Peduzzi,
Il y a deux...
Ghost Song,
de Nicolas Peduzzi,
Il y a deux Houston (Texas). La grande ville du sud des Etats-Unis, pétrolière, capitaliste, ultra-libérale. Et l’autre, celle des marginaux, que nous suivons en musique dans le quartier pauvre de Third Ward, avec des paumés et des exclus comme Alexandra, Will et Nate qui se débattent pour survivre. L’une est une ancienne cheffe de gang, on lui a d’ailleurs tiré dessus, maintenant elle rappe comme elle l’a fait avec son oncle, un certain George Floyd. L’autre est un gosse riche que sa famille (qu’il a reniée) a exclu. Chacun affronte ses démons tandis qu’un ouragan approche - celui qu’on avait baptisé Harvey. Sans être la fin du monde, le phénomène météorologique est une sorte d’achèvement - au moins symbolique - de quelque chose, et peut-être la promesse d’un nouvel élan de vie, entre musique, hallucinations et espoirs de rédemption.
Le film est une balade musicale nocturne dans des bas-fonds où errent, zonent, des losers, des fantômes qui se connaissent même s’ils ne font que se croiser. Bloodbath (« bain de sang !) la rappeuse ex-cheffe de gang qui se produit dans un club de strip-tease, le gamin qui marche à la ritaline, Will le déclassé, héritier d’une famille de pétroliers le déclassé qui se plaint que sa famille l’ait rejeté - même si son oncle accepte de partager avec lui une joute à la guitare.
Le tout est étrangement beau et dérangeant, sous la menace de l’ouragan qui prépare ses coups, comme un ennemi aveugle et d’autant plus redoutable. Etonnant.
Alain NOËL
Sortie le 27 avril