« Tous les trois ans, un frottis, vous avez tout compris », tel est le slogan retenu par l’Institut national du cancer (Inca) pour sa nouvelle campagne en faveur du dépistage du cancer du col de l’utérus. Lancée à l’occasion de la neuvième semaine européenne de prévention de la maladie, du 24 au 30 janvier, cette campagne s’adresse plus particulièrement aux femmes qui ne se font pas ou peu dépister. « Aujourd’hui, 40 % des femmes ne réalisent pas de frottis régulièrement et après 55 ans elles sont plus de 50 % », rappelle l’institut. Le dépistage est également peu répandu chez les 25-30 ans et chez les femmes issues des catégories socioéconomiques les moins favorisées. Or, seul le frottis cervico-utérin permet de détecter les lésions précancéreuses et de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer.
Dès l’âge de 25 ans et jusqu’à 65 ans
Cet examen, qui consiste à prélever des cellules au niveau du col de l’utérus pour les analyser, est recommandé « dès l’âge de 25 ans, que les jeunes femmes soient vaccinées contre le virus HPV (papillomavirus humain, NDLR) ou non », précise l’Inca. Il doit être pratiqué tous les trois ans, après deux premiers frottis réalisés à un an d’intervalle. Et l’institut rappele que le suivi ne s’arrête pas à la ménopause : « Les anomalies liées aux virus HPV – une infection à l’origine des cancers du col utérin – évoluant lentement (et sans symptômes, NDLR), les frottis sont recommandés jusqu’à 65 ans, et ce même en l’absence de rapports sexuels. » Si ces recommandations étaient appliquées à la lettre par l’ensemble des femmes concernées, cela permettrait d’éviter 90 % des cancers du col de l’utérus. Un suivi plus fréquent n’est pour autant pas nécessaire : il conduirait au contraire à des risques de surdiagnostic et de surtraitement sur des lésions qui auraient régressé spontanément.
Gynécologue, généraliste et sage-femme
En outre, si près de neuf frottis sur dix sont réalisés par les gynécologues, les femmes doivent savoir qu’elles peuvent aussi se rendre chez le médecin généraliste ou chez une sage-femme pour le faire pratiquer. Nombreuses, en effet, sont celles qui n’ont pas de suivi gynécologique, voire pas de gynécologue du tout. C’est notamment le cas de celles qui vivent en zone médicalement sous-dotée ou des femmes les plus fragiles économiquement. Les frottis peuvent également être réalisés dans « différents lieux de soins : centre de santé, centre de planification ou d’éducation familiale ou, sur prescription, dans certains laboratoires d’analyses de biologie médicale », précise l’Inca.