Les Français restent décidément très attachés à leur système d’assurance maladie. Selon un récent sondage Odoxa pour Le Parisien-Aujourd’hui en France*, huit personnes sur dix l’estiment « bon », voire « meilleur que celui des autres pays ». Dans le détail, les Français pensent que ce système est « efficace » (70 %), « égalitaire » (53 %) et « juste » (51 %). Pourtant, pour la majorité des sondés (74 %), « sa pérennité n’est pas garantie ». Même si elle est appréciée, l’Assurance maladie est aussi qualifiée de « trop coûteuse » (59 %), « mal gérée » (62 %), « mal contrôlée » (75 %) et « suscitant de nombreux abus » (78 %). Au total, 79 % des Français pensent qu’elle est clairement « en danger », et 58 %, qu’elle n’est « pas viable à long terme ».
Pour toutes ces raisons, les sondés s’accordent à dire qu’il est urgent de réformer ce système en profondeur, 59 % estimant même qu’il s’agit là d’un objectif « important », voire « prioritaire » (39 %). Tous ne sont cependant pas d’accord avec les solutions radicales parfois évoquées dans le débat public pour y parvenir.
Contre l’augmentation de la prise en charge par les mutuelles
Ainsi, l’augmentation de la prise en charge des frais de santé par les mutuelles est refusée par 58 % des personnes interrogées. Celles-ci se doutent « probablement que cela leur coûtera indirectement plus cher en cotisations », précise l’étude.
Autre proposition régulièrement avancée et pourtant réprouvée (à 89 %) : réserver les remboursements de l’Assurance maladie au traitement des maladies les plus graves. En revanche, les Français sont largement favorables à l’idée de « favoriser les soins ambulatoires pour réduire les dépenses d’hospitalisation » (82 %), comme à celles d’« inciter les médecins à limiter les arrêts maladie » (72 %) et de « développer l’usage des médicaments génériques ». Enfin, élément nouveau : ils sont désormais 52 % à admettre l’idée d’« adapter le remboursement selon le comportement à risque (tabac, alcool) des personnes ». Mais quelles que soient les mesures qui seront appliquées, la plupart craignent, fatalistes, d’« avoir à payer plus cher pour [leur] santé à l’avenir » parce que « les soins seront plus chers » ou « moins bien remboursés ».