L’an passé, plusieurs millions de personnes ont été touchées par la grippe. Parmi elles, plus de 800 ont dû être hospitalisées et plus de 120 sont décédées. Alors que la campagne de vaccination de l’Assurance maladie débute ce vendredi 11 octobre, un sondage Ifop pour le groupement de pharmaciens PHR révèle que seuls 28 % des Français comptent se faire vacciner, soit 6 % de moins que l’hiver dernier. Des chiffres trop faibles, qui risquent de conforter la baisse inquiétante de la couverture vaccinale relative à la grippe : entre 2009 et 2012, celle-ci est passée de 60 à 50 % chez les personnes les plus particulièrement ciblées par l’Assurance maladie et pour qui le vaccin est pris en charge à 100 % (femmes enceintes, personnes de plus de 65 ans ou victimes d’obésité sévère ou de certaines affections de longue durée [ALD]). Pour inverser la tendance et inciter les plus fragiles à sauter le pas, des spots de prévention seront diffusés jusqu’à fin janvier à la radio, à la télévision et sur le Web. Dix millions de Français jugés à risque sont visés.
Effets secondaires transitoires et bénins
Pourquoi une telle réticence face au vaccin ? Selon le sondage Ifop, les principales raisons évoquées sont, pour 56 % des Français, l’inutilité de la démarche, et pour 23 %, les risques d’effets secondaires. Un autre sondage, réalisé par l’institut BVA pour la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) prouve que, face au vaccin antigrippal, certaines idées reçues ont la vie dure. Ainsi, 80 % des personnes interrogées pensent que le vaccin peut être mal toléré et donc dangereux pour la santé, alors qu’il est bien plus risqué d’attraper la grippe. « La plupart des effets secondaires locaux (douleur, inflammation au point d’injection) ou généraux (fièvre, malaise) sont transitoires et bénins, rappelle l’Assurance maladie sur son site Internet. Le risque de survenue d’effets secondaires graves liés au vaccin, comme le syndrome de Guillain-Barré, reste très inférieur au risque de complications graves, directement liées à la survenue de la grippe elle-même. »
Toujours selon ce sondage, un Français sur deux pense que la grippe s’apparente à un simple rhume, alors qu’elle est responsable d’un nombre variable de décès chaque hiver.
Différents virus qui mutent en permanence
Par ailleurs, nombreux sont ceux qui croient qu’une fois vacciné contre la grippe saisonnière, il n’est pas nécessaire de recommencer l’année suivante. Or, si le vaccin est renouvelé chaque année, c’est parce que les virus de la grippe mutent en permanence et qu’il faut régulièrement prendre en compte les nouvelles souches apparues l’hiver précédent. Cela dit, même en étant protégé avec le tout dernier vaccin, on peut attraper la grippe, certaines souches les plus récentes n’ayant pas été prises en compte lors de la conception du nouveau vaccin. Quoi qu’il en soit, une personne vaccinée régulièrement est protégée contre la majorité des souches en circulation. Enfin, l’Assurance maladie rappelle que seul le vaccin permet de diminuer les risques de complications et de formes graves et qu’il contribue à la diminution de la mortalité liée à cette maladie.