Les Français accros à la boisson ? En 2009, l’alcool a causé la mort de 49 000 personnes, et 40 % d’entre elles sont décédées avant l’âge de 65 ans. C’est ce que révèle une étude de l’Institut Gustave-Roussy publiée récemment dans l’European Journal of Public Health. Dans le détail, avec 36 500 décès, soit 13 % de la mortalité totale masculine cette année-là, les hommes sont globalement plus concernés que les femmes (12 500 décès, soit 5 % de la mortalité totale féminine). Parmi les premières causes de décès liés à l’alcool, on trouve les cancers (15 000 morts) et les maladies cardiovasculaires (12 000 morts). Suivent les maladies digestives (8 000 morts) comme la cirrhose, ex æquo avec les accidents et les suicides, puis les maladies et les troubles mentaux liés à l’alcool (3 000 morts). Facteur important de mortalité prématurée, l’alcool est par ailleurs responsable de 22 % des décès des 15-34 ans et de 18 % des 35-64 ans, précise l’étude.
Si l’on considère la quantité totale d’alcool consommée en moyenne par la population, on obtient 27 grammes d’alcool pur par jour et par individu de plus de 15 ans, ce qui correspond à 2,7 verres de bistrot.
Pas plus d’un demi-verre de bistrot par jour
Ces chiffres, même s’ils ont diminué de 50 % ces cinquante dernières années (ils atteignaient 65 grammes à la fin des années 30), restent encore trop élevés. Il faut savoir que même en moindre quantité, soit avec « 13 grammes d’alcool pur par jour, l’alcool fait plus de mal que de bien, a souligné à l’AFP Catherine Hill, l’une des chercheuses auteures de l’étude. A cette dose, de l’ordre d’un verre et demi par jour, l’alcool est néfaste, car il entraîne la mort de 1 100 personnes ». Dans l’idéal, la consommation ne devrait pas dépasser un demi-verre de bistrot par jour, soit 5 grammes d’alcool pur. Pour les chercheuses, il est donc nécessaire que la France, située à la quatrième place des pays les plus gros consommateurs derrière l’Estonie, la République tchèque et l’Irlande, poursuive ses efforts en matière de lutte contre la consommation excessive d’alcool.
A noter également que l’Agence européenne des médicaments (Ema) vient tout juste d’autoriser la mise sur le marché d’un nouveau traitement contre l’alcoolisme, le Selincro, alors qu’un autre produit, contenant de l’oxybate de sodium, principal constituant du GHB (la drogue du violeur), sera prochainement testé dans un laboratoire parisien.