Pour réaliser 3,2 milliards d’euros d’économies sur la branche maladie de la Sécurité sociale, il n’y a ni miracles ni formules magiques. Le maître mot du ministère de la Santé est « optimisation ».
Optimisation des prescriptions médicamenteuses, d’abord. Ici, ce sont les professionnels de santé qui sont visés. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2015-2017 les appelle à maîtriser le volume et la prescription des médicaments afin de prévenir les « interactions indésirables […], qui peuvent entraîner des hospitalisations évitables », avec 1,15 milliard d’euros d’économies à la clé.
Optimisation des dépenses en médicaments (1 milliard d’économie), ensuite, avec la baisse des prix, notamment pour « les nouveaux médicaments destinés à la prise en charge de l’hépatite C ».
Les hôpitaux dans le collimateur
Optimisation des dépenses, des achats et des fonctions logistiques des établissements hospitaliers, enfin, pour une économie de 520 millions d’euros. Cela fait grincer des dents Les Mutuelles de France : « Le gouvernement fait le choix de réduire encore les moyens alloués aux hôpitaux publics déjà exsangues, au détriment de la qualité des soins. On ne peut prétendre lutter contre le renoncement aux soins sans investir dans le secteur hospitalier public. » Toujours côté hospitalier, le ministère de la Santé souhaite développer la chirurgie ambulatoire et l’hospitalisation à domicile, pour engranger 370 millions d’euros.
Tiers payant en 2017
Mais ce plan promeut aussi l’accès aux soins et la prévention, en confortant l’action des centres de vaccination et en créant des centres de formation, de dépistage et de diagnostic gratuits des infections ; en améliorant l’accès aux soins et aux droits pour les personnes détenues, pour les conjoints et les aidants familiaux des exploitations agricoles ou encore pour le parent survivant en cas de décès de la mère au cours de son congé maternité ; et en généralisant le tiers payant en 2017 (dès le 1 er juillet 2015 pour les bénéficiaires de l’ACS. Sur ce dernier point, Etienne Caniard, président la Mutualité française, a pris « l’engagement de simplifier au maximum toutes les procédures administratives, car il est clair que les médecins sont là pour soigner leurs patients, pas pour remplir des papiers ».