Endométriose : un plan pour une meilleure prise en charge

, par  Léa Vandeputte

Agnès Buzyn a annoncé la mise en œuvre d’un plan d’action pour améliorer le diagnostic, l’accompagnement et l’information des femmes qui souffrent d’endométriose. Cette affection gynécologique touche une femme sur dix en âge de procréer.

A l’occasion de la journée des droits des femmes du 8 mars et de la semaine de prévention et d’information sur l’endométriose qui avait lieu du 4 au 10 mars, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a dévoilé son plan d’action pour renforcer la prise en charge de l’endométriose. Cette annonce a été saluée par les associations, à l’image d’Info Endométriose, qui réclamaient depuis plusieurs années que des mesures fortes soient prises en faveur des patientes.

Diagnostiquer plus rapidement

Cette maladie gynécologique chronique et invalidante concerne environ une femme sur dix en âge de procréer. Pourtant, elle demeure encore trop souvent peu connue du grand public et même de certains professionnels de santé. Cette méconnaissance entraîne un retard « moyen de sept ans » du diagnostic, selon l’association EndoFrance. Pour réduire ce délai, Agnès Buzyn entend « détecter précocement l’endométriose ». Pour cela, elle propose de « rechercher les signes d’endométriose dans les nouvelles consultations obligatoires du calendrier de suivi médical de l’enfant et de l’adolescent, à 11-13 ans et 15-16 ans pour les jeunes filles ; [d’]intégrer la recherche de signes d’endométriose dans les consultations dédiées à la santé sexuelle des jeunes filles entre 15 et 18 ans réalisées par les médecins ou les sages-femmes et [de] mobiliser également les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé ; [de] renforcer la formation sur les signes d’alerte, le diagnostic et la prise en charge de premier recours de l’endométriose dans la formation initiale et continue des professionnels de santé concernés ».

Des filières de soins dédiées

Concernant le parcours de soins souvent chaotique des femmes, la ministre de la Santé veut favoriser un accès aux soins égal sur tout le territoire. Elle demande que chaque région ait sa « filière endométriose » qui regroupe des professionnels de ville et hospitaliers, des médecins généralistes, des gynécologues, des chirurgiens, des sages-femmes mais aussi des associations de patientes. Le plan prévoit également la mise en place d’un groupe de travail national « pour définir le contour de ces filières, d’ici l’été ». Les agences régionales de santé (ARS) devront ensuite finaliser ces dossiers à la fin de l’année 2019. Par ailleurs, la prise en charge de la douleur et des troubles de la fertilité liés à la maladie « devront faire l’objet d’une vigilance particulière dans ce parcours », précise la ministre.

Informer et sensibiliser

Enfin, l’amélioration de l’information du grand public, des femmes et des professionnels de santé constitue le dernier volet du plan. En complément des campagnes déjà existantes et menées notamment par les associations de patientes, le ministère prévoit de mobiliser « les outils de communication des acteurs de santé publique et notamment Sante.fr pour faire connaître la maladie et sa prise en charge », ainsi que « le service sanitaire des étudiants en santé, dans le cadre des interventions sur la santé sexuelle, pour informer les élèves dans les collèges et les lycées sur la maladie et sensibiliser les futurs professionnels de santé ». La recherche sur l’endométriose n’est pas oubliée puisque Agnès Buzyn a demandé à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de « renforcer la communication scientifique à la fois vers la communauté des professionnels et chercheurs pour valoriser la recherche dans ce domaine, mais aussi avec des outils de pédagogie à destination du grand public pour que les nouvelles connaissances sur la maladie soient partagées ».

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