La capsule est le nom de l’articulation principale de l’épaule et, par extension, la capsulite désigne la diminution de sa capacité articulaire – on parle de rétraction capsulaire (voir le schéma). L’épaule est « bloquée », et son amplitude, limitée. « J’avais mal à l’épaule tous les jours, se souvient Marion*, 45 ans, dans la journée, au travail, mais aussi la nuit, alors qu’on ne voyait rien sur les radios... »
Si elle est diagnostiquée dès les premiers symptômes, cette inflammation articulaire se soigne rapidement et efficacement. Hélas, les patients pointent encore une errance de diagnostic. « On la confond souvent avec une tendinite, dont les symptômes sont les mêmes que ceux de la première phase de capsulite : une douleur intense, à l’effort comme au repos, durant la nuit, explique Christophe Dauzac, masseur-kinésithérapeute, spécialiste de l’épaule. En général, le médecin traitant prescrit des anti-inflammatoires contre la douleur, renouvelés sur plusieurs semaines, et là, je dirais qu’il est déjà tard pour les soins en kinésithérapie... »
Il faut souvent attendre le deuxième stade, quand l’épaule se raidit, pour que le médecin traitant soupçonne une capsulite. Le patient ne peut déjà plus prendre un livre sur les étagères les plus hautes de sa bibliothèque, par exemple, alors que cela ne lui avait jamais posé de problème auparavant. « J’ai attendu plusieurs mois avant de passer un scanner, confirme Marion, car la douleur persistait, et c’est seulement là que mon médecin a détecté l’inflammation de l’articulation. »
A l’origine, souvent un mini-traumatisme
Marion a suivi plusieurs séances de kinésithérapie, à la fois pendant la phase dite froide de raideur de l’épaule et pendant la phase de guérison, avec massages, physiothérapie (traitement par la chaleur, notamment) et balnéothérapie (en piscine). Dans certains cas, les professionnels de santé préconisent une infiltration de cortisone, plutôt lors de la première phase inflammatoire.
Quant aux causes de la capsulite, il s’agit souvent d’un microtraumatisme, à la suite d’une chute par exemple. « Des gestes répétés peuvent également en être à l’origine, comme ceux que l’on effectue dans un travail de manutention », ajoute Christophe Dauzac. Certaines maladies constituent un facteur aggravant, à l’instar du diabète : en déréglant le système vasculaire, celui-ci agit sur l’enveloppe de l’articulation de l’épaule, qui récupère alors moins bien des traumatismes. Les troubles de la thyroïde, un terrain anxieux ou encore une douleur chronique à l’épaule accroissent aussi le risque de capsulite.
Quoi qu’il en soit, les kinésithérapeutes en modèrent les conséquences : « C’est une affection bénigne, qui finit par guérir toute seule avec le temps, en un à trois ans », assure Christophe Dauzac. Le corps humain est en effet capable de résorber, seul et très progressivement, l’inflammation de la capsule. Seule séquelle d’une capsulite non soignée, selon le praticien : « une perte d’amplitude et de souplesse de l’épaule, mais non handicapante ».