Donner à chaque malade atteint d’une pathologie grave du sang une chance supplémentaire d’accéder à la guérison, telle est l’ambition de la Semaine nationale de mobilisation pour le don de moelle osseuse, dont la neuvième édition se déroule du 7 au 12 avril. Cette année, l’Agence de la biomédecine, organisatrice de l’événement, en collaboration avec l’Etablissement français du sang (EFS), la Société française de greffe de moelle et les centres hospitaliers, souhaite rassembler 18 000 donneurs supplémentaires. Objectif : varier au maximum les profils génétiques disponibles sur le registre France Greffe de moelle, qui recense l’ensemble des donneurs potentiels du pays. « C’est la multiplicité des origines des personnes inscrites qui permet d’optimiser les chances de trouver un donneur compatible pour le malade », insiste l’agence. Actuellement, le registre contient 221 460 donneurs potentiels et l’Agence de la biomédecine souhaite que le nombre de 240 000 soit atteint d’ici à 2015.
La greffe, seule chance de survie pour de nombreux malades
Pour de nombreux malades, la greffe de moelle osseuse représente la seule chance de guérison. C’est notamment le cas pour certaines personnes atteintes de leucémie aiguë (un cancer du sang caractérisé par un taux de globules blancs anormalement élevé), l’aplasie médullaire (une maladie qui empêche le fonctionnement de la moelle osseuse) ou encore la drépanocytose (une pathologie qui touche essentiellement les personnes originaires d’Afrique et qui atteint la fabrication des globules rouges). « La principale fonction de la moelle osseuse est de produire des cellules sanguines, explique le professeur Ibrahim Yacoub-Agha, président de la Société française de greffe de moelle. Chez les personnes atteintes de maladie du sang, la moelle osseuse fabrique trop ou trop peu de cellules ou bien génère des cellules cancéreuses. Plusieurs moyens existent pour traiter ces dysfonctionnements, la chimiothérapie par exemple. On envisage une greffe de moelle osseuse quand le traitement conventionnel ne présente pas de résultat satisfaisant dans le processus de guérison du malade. » Malheureusement, la compatibilité entre un donneur et un malade est extrêmement rare, et chaque année en France 2 000 malades ont besoin d’une greffe de moelle.
Devenir « veilleur de vie »
Pour devenir donneur, un acte bénévole, gratuit et anonyme, la première étape est de se pré-inscrire sur le registre France Greffe de moelle. Le candidat doit être en parfaite santé et avoir entre 18 et 51 ans. Il sera ensuite contacté pour passer un entretien médical et subir une prise de sang. Une fois l’inscription validée, le candidat devient « veilleur de vie », c’est-à-dire donneur potentiel. Si un jour une personne compatible dans le monde a besoin de sa moelle, il sera appelé pour effectuer un prélèvement. Celui-ci peut se faire, sous anesthésie générale, directement dans l’os du bassin lors d’une hospitalisation de quarante-huit heures. « Contrairement à une idée fausse trop répandue, [cette méthode] ne comporte aucun risque de paralysie, puisqu’elle n’est pas localisée au niveau de la colonne vertébrale ou de la moelle épinière », précise l’agence. La ponction peut aussi avoir lieu sous forme de cytaphérèse. Le donneur reçoit alors un médicament quelques jours avant le prélèvement, qui se déroulera en ambulatoire. Grâce à ce produit, la moelle osseuse libère les cellules souches qui passent temporairement dans le sang, où elles seront ponctionnées par prise de sang. Après le prélèvement, la moelle du donneur se reconstitue en quelques jours.
En 2013, 1 869 greffes de moelle ont ainsi pu être réalisées, dont 59 % à partir de donneurs non familiaux inscrits sur le registre français ou issus du réseau international.
Pour vous inscrire sur le registre des donneurs ou pour avoir plus d’infos : Dondemoelleosseuse.fr.