Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé, le 17 juillet, l’évolution des conditions d’accès au don du sang pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Le délai minimum entre le prélèvement et la dernière relation sexuelle entre hommes sera réduit de douze à quatre mois, à compter du 1er février 2020. « Cette décision est une première étape, la cible fixée étant l’alignement à terme des critères pour tous les donneurs, la disparition de la référence à l’orientation sexuelle au profit de la recherche d’un comportement individuel à risque », indique le communiqué du ministère.
Une évolution très attendue
Les hommes homosexuels peuvent donner leur sang s’ils n’ont pas eu de relation sexuelle avec des hommes au cours des douze derniers mois que depuis juillet 2016. La mise en place de la durée d’abstinence avait alors suscité les critiques d’associations homosexuelles, comme le collectif Homodonneur, qui y voyaient une discrimination. Cette nouvelle mesure en faveur de l’uniformisation s’inscrit quant à elle dans le cadre d’une évaluation régulière des critères de sélection des donneurs et « s’appuie sur des éléments scientifiques, objectifs et indépendants ». Les études conduites par Santé publique France ont, en effet, montré que le premier pas fait en juillet 2016 n’a pas augmenté le risque résiduel de transmission du virus du Sida qui est jugé comme « très faible » en France. De plus, une étude, baptisée Complidon, menées auprès de 110 000 donneurs, a montré que les critères d’accès au don du sang sont en grande majorité respectés et quand, dans de rares situations, ils ne le sont pas, c’est qu’ils ne sont pas compris ou acceptés. Les hommes homosexuels peuvent par ailleurs d’ores et déjà donner leur plasma dans une filière spécifique sous réserve, là encore, de ne pas avoir eu plus d’un partenaire sexuel dans les quatre derniers mois.
Donner même en été
Cette évolution permettra peut-être de pallier la pénurie de sang qui se fait surtout sentir en été. Cette période est particulièrement critique car les réserves sont au plus bas au moment des grandes vacances. L’Établissement français du sang (EFS) encourage régulièrement les Français à donner et multiplie les campagnes de sensibilisation aussi sur les lieux de villégiature. Pour donner, il faut être en bonne santé, avoir entre 18 et 70 ans et peser plus de 50 kilos. Lors d’une collecte fixe ou mobile, le don se déroule toujours de la même manière : un bénévole de l’EFS vous accueille et vous donne un questionnaire à remplir. Vos réponses sont analysées par un médecin ou par une infirmière lors de l’entretien de pré-don. Cette étape permet de s’assurer que le don ne présente de danger ni pour le donneur, ni pour le patient qui recevra les produits sanguins. Ensuite, le prélèvement en lui-même dure entre huit et dix minutes et le volume récupéré varie entre 420 et 480 ml. Pour finir, une collation est proposée afin de vous reposer quelques minutes et de reprendre des forces.
Pour en savoir plus : Dondesang.efs.sante.fr.