Le monde entier est concerné et la France, qui compte 3,5 millions de diabétiques, n’est qu’un des tristes reflets de ce que l’on peut appeler une épidémie. Un chiffre de 622 millions de diabétiques dans le monde en 2040 est même avancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A l’approche du 14 novembre, Journée mondiale du diabète des Nations unies créée récemment, le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) rapporte qu’en France, les femmes diabétiques sont exposées à un risque accru de mortalité par rapport à celles en bonne santé, et le constat est le même chez les hommes, mais dans une moindre mesure. Cette surmortalité concerne uniquement le diabète type 2, souvent découvert tardivement, et non le diabète de type 1, diagnostiqué dans l’enfance et donc mieux contrôlé. Les habitudes alimentaires et de contrôle y sont maîtrisées plus tôt, ce qui permet une espérance de vie égale à celle des non-diabétiques.
De fait, dans l’étude présentée par le BEH, les deux cohortes de plusieurs milliers de malades, qui ont été suivies plusieurs années, portaient toutes sur des plus de 45 ans, dont 35 % sont décédés durant l’étude, avec un âge médian au décès de 77 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes. Les pathologies les plus courantes dans les décès dus à ce syndrome sont les maladies cardiovasculaires et rénales, puis les cancers localisés, comme ceux du pancréas, du côlon-rectum, du foie, de la vessie et, pour les femmes, de l’utérus.
Une prise de conscience générale
Des pompes à insuline efficaces, en phase avec les besoins des diabétiques, et de multiples médicaments plus intenses, qui agissent sur le long terme pour enrayer les complications dégénératives dues à la maladie, permettent tout de même de limiter, légèrement il est vrai, la mortalité des diabétiques liée aux cancers et aux maladies cardiovasculaires. Malgré tout, selon le BEH, « ces résultats rappellent l’importance des mesures de prévention des complications cardiovasculaires du diabète et soulignent que des progrès sont encore nécessaires ». Il est clair qu’une prise de conscience a eu lieu, mais la prévention vis-à-vis des risques du diabète liés à l’alcool, au tabagisme et à l’obésité doit vraiment s’intensifier. On pense également à une meilleure éducation thérapeutique, spécifique pour chaque type de patients : « Ces résultats rappellent l’importance de la prévention, qui doit passer par une éducation thérapeutique adaptée, afin de modifier le mode de vie des personnes diabétiques de type 2 et d’améliorer la prise en charge des complications. Cette prévention doit être adaptée au profil socioéconomique de la personne diabétique afin de réduire les inégalités sociales observées dans la mortalité liée au diabète. »