Le message est clair : pour Gérard Raymond, secrétaire général de l’Association française des diabétiques (AFD), « l’arme la plus efficace dont nous pouvons disposer pour vaincre cette épidémie silencieuse », c’est la prévention. Actuellement en France, le diabète touche 4 millions de personnes et 400 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque jour. Plus grave encore : selon l’association, 700 000 personnes seraient atteintes sans le savoir et, si rien n’est fait, un Français sur dix sera touché d’ici dix à quinze ans. Pour sensibiliser l’opinion aux réalités de cette maladie, l’AFD vient de lancer la troisième édition de la Semaine nationale de prévention. Jusqu’au 8 juin, plusieurs manifestations sont organisées à travers l’Hexagone par ses 104 associations locales. Toutes rappellent les facteurs de risque les plus importants : l’hérédité, en premier lieu, mais aussi le mode de vie. Pour réduire les risques de développer un diabète de type 2 (lire également l’encadré ci-dessous), une alimentation équilibrée et une activité physique équivalente à trente minutes de marche par jour sont donc indispensables. Chacun est d’ailleurs invité à tester son risque de diabète en fonction de ses habitudes sur le site Contrelediabete.fr. En parallèle, un petit film de prévention d’une trentaine de secondes devrait être diffusé sur les chaînes de télévision.
Cécité, amputation, insuffisance rénale…
Sur son site, l’AFD précise que le diabète est une maladie sournoise. Le type 2, qui concerne 92 % de la population diabétique, essentiellement des adultes, se développe insidieusement pendant de longues années. Il peut se passer jusqu’à dix ans entre l’apparition des hyperglycémies et le diagnostic. « C’est souvent à l’occasion des premières complications graves que la personne consulte », constate l’association. Et sans traitement, ces complications peuvent se révéler dramatiques, irréversibles, voire mortelles : le diabète est la première cause de cécité avant 65 ans, la deuxième cause de maladies cardiovasculaires, la première cause d’amputation hors accident (8 000 par an), et il peut être à l’origine d’une insuffisance rénale terminale (3 000 nouveaux cas par an). Chaque année, environ 30 000 personnes décèdent des suites du diabète. C’est donc une maladie grave, « qui ne doit pas être prise à la légère ».
Une maladie coûteuse
Le diabète a par ailleurs la particularité d’être très coûteux. En 2011, l’Assurance maladie a dépensé 17,7 milliards d’euros pour assurer le traitement des malades. Un montant auquel s’ajoutent 5 milliards d’euros de frais indirects. « On comprend mieux l’intérêt de la prévention, tant au niveau des destinées individuelles que des dépenses sanitaires de la nation », note l’AFD. D’autant qu’avec la crise, il devient de plus en plus difficile pour les patients de se soigner : selon une étude reprise récemment par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut national de veille sanitaire (INVS), 20 % des malades déclarent avoir déjà renoncé à des soins pour des raisons financières. Si dans le cadre de l’affection de longue durée (ALD) le diabète est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, de nombreuses prestations pourtant nécessaires ne sont pas remboursées. C’est notamment le cas des consultations de diététicienne ou de psychologue, des soins de pédicurie ou encore de l’équipement en semelles orthopédiques.