A quelques jours de la rentrée scolaire, les achats de fournitures scolaires battent leur plein. Mais au milieu des centaines de références proposées, il est parfois difficile de faire son choix et c’est encore plus le cas après la lecture de l’avis publié par l’Anses le 7 juillet dernier. L’agence signale en effet la présence ou l’émission de substances chimiques dans les fournitures qui, lorsqu’elles sont inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, peuvent entraîner « des effets sur la santé ».
Cancérogènes, perturbateurs endocriniens…
L’Anses a établi, sur la base de la littérature scientifique et des tests menés par les associations de consommateurs, une liste des familles de substances chimiques le plus souvent identifiées. On y retrouve : les phtalates ; les composés organiques volatiles (COV) dont le formaldéhyde, le chloroforme et le toluène ; les nitrosamines ; le benzène ; les métaux lourds comme le chrome hexavalent, le cadmium, le nickel ou le plomb ; les perfluorés (PFAS) ; les colorants ; le bisphénol A ; les isothiazolinones et autres conservateurs ; les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ; les substances parfumantes. Autant de produits classés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR), suspectés d’être des perturbateurs endocriniens mais aussi des polluants dit éternels.
🖍️Les fournitures scolaires et de bureau contiennent ou émettent de nombreuses substances chimiques dangereuses : phtalates, substances parfumantes, formaldéhyde, colorants, métaux lourds…
Comment protéger les consommateurs ?Thread 👇 pic.twitter.com/MoHuiwowfr
— Anses (@Anses_fr) July 7, 2022
Protéger les consommateurs
Pour éviter ces substances « préoccupantes », l’Anses propose de faire évoluer la réglementation. Pour l’heure, les fournitures scolaires ne relèvent pas d’une réglementation spécifique qui permettrait d’encadrer leur composition, leur fabrication ou leur innocuité. Pour protéger notamment les enfants qui ont plus tendance à mettre les stylos à la bouche par exemple, elle recommande de faire appliquer la réglementation européenne relative à la sécurité des jouets, comme c’est déjà le cas pour la peinture notamment. Cette évolution permettrait d’interdire l’utilisation des produits problématiques lors de la fabrication.
Et en attendant, comment les parents peuvent-ils faire leur choix dans les rayons ? « Je conseillerais aux consommateurs de privilégier les fournitures ne contenant ni substances parfumantes, ni paillettes ou autre artifice pouvant induire des comportements détournés par les enfants, tels que le « mâchouillage », voire l’ingestion », répond Céline Dubois, coordinatrice de l’expertise de l’Anses.
De leur côté, les fabricants et les distributeurs sont invités à « supprimer certaines substances ou familles de substances parfumantes indépendamment des évolutions réglementaires ». En parallèle, l’agence préconise également « d’engager des actions régulières de surveillance des produits présents sur le marché pour s’assurer qu’ils respectent la réglementation en vigueur ».