L’Etat financera des petits déjeuners pour les écoliers des zones prioritaires, ont annoncé mardi 23 avril le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos. Ils se sont rendus à cette occasion dans une école de Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, où une initiative de ce type existe déjà. A la suite d’un signalement des professeurs qui avaient remarqué que des enfants s’endormaient en classe faute d’avoir déjeuné, la mairie offre en effet depuis maintenant un an des petits déjeuners aux élèves qui en ont besoin.
Améliorer le quotidien des enfants en situation de précarité
La proposition, qui émane du député La République en marche (LREM) et neurologue Olivier Véran et de Véronique Fayet, présidente du Secours catholique, a été intégrée au plan pauvreté. Elle interviendra à la rentrée prochaine et sera déployée sur tout le territoire français. Le dispositif est déjà testé depuis avril dans 25 départements répartis sur huit académies : Amiens, La Réunion, Lille, Montpellier, Nantes, Reims, Toulouse et Versailles. L’État financera cette mesure à hauteur de 6 millions d’euros en 2019. Les écoles intéressées par la mesure devront se faire connaître et être situées dans une zone géographique répondant aux critères d’attribution, c’est-à-dire soit appartenir à un réseau d’éducation prioritaire (REP ou REP+), soit être localisée dans une des zones rurales identifiées comme pouvant bénéficier de cette opération.
Un élève sur dix concerné dans les réseaux d’éducation prioritaire
En France, on compte trois millions d’enfants pauvres, soit un enfant sur cinq. Selon le gouvernement, un enfant sur dix scolarisés en REP ou REP + se rend en classe sans avoir rien avalé. Ce petit déjeuner gratuit permettra par conséquent à 100 000 enfants d’assouvir leur faim dès leur arrivée à l’école. « L’objectif est de permettre aux enfants de ne pas commencer la journée le ventre vide, de rester concentrés pendant toute la matinée et ainsi d’apprendre dans les meilleures conditions. Cette mesure participe à la réduction des inégalités, dès le plus jeune âge », a rappelé le gouvernement. Le communiqué précise aussi que pour « s’adapter au mieux aux contraintes et aux réalités de chaque école, l’Etat viendra conseiller et accompagner les initiatives qui y seront mises en place, qu’elles soient menées par la commune, l’équipe éducative de l’école, une association, ou un partenariat entre ces acteurs, toujours en lien avec les parents. » Ces petits déjeuners seront distribués dans le respect de certains principes : ils devront être équilibrés et de qualité, servis dans le respect des règles de sécurité et d’hygiène alimentaire, ouverts à tous les enfants et accompagnés d’une action d’éducation à l’alimentation et d’une sensibilisation des parents au rôle du petit déjeuner.