Dans son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 26 juillet dernier, l’agence Santé Publique France présente une étude visant à mieux connaître l’opinion des généralistes de la région PACA quant au maintien de la vaccination obligatoire. Le constat est sans équivoque : sur les 440 médecins interrogés, 92 % se prononcent en faveur de l’obligation vaccinale. Dans le détail, 44 % sont pour le maintien de la totalité des vaccins du calendrier et 48 % pour certains seulement. 24 % se disent même favorables « à un élargissement de la liste actuelle de vaccins obligatoires ». Enfin, seuls 5 % des répondants pensent « qu’il faudrait permettre des exemptions, par exemple religieuses ou philosophiques, pour les vaccins obligatoires chez l’enfant ».
Vaccination « obligatoire » et vaccination « recommandée »
L’enquête confirme aussi que, pour une partie des Français, la différence entre vaccins recommandés et vaccins obligatoires reste difficile à saisir. Certains médecins expriment par exemple des difficultés à convaincre les parents réticents à vacciner leurs enfants « du fait même de la coexistence de vaccins recommandés et obligatoires », notent les auteurs. C’est notamment lorsqu’ils se trouvent confrontés à ces difficultés que les généralistes sont d’ailleurs plus enclins à ce que la liste des vaccins obligatoires soit élargie. « Cette obligation peut être perçue, par une partie des médecins généralistes, comme un soutien dans leurs pratiques facilitant la tâche pour convaincre les parents de vacciner leurs enfants », précise l’étude.
Manque de formation des médecins
L’enquête souligne aussi un certain « manque de formation des médecins dans le domaine de la vaccination ». 40 % des répondants estiment par exemple que « les vaccins recommandés sont moins prioritaires que les vaccins obligatoires ». Un élément plutôt « préoccupant », selon les auteurs de l’étude et qui « corrobore l’idée que cette coexistence de régimes est source d’incompréhension tant pour la population générale que pour les professionnels de santé ».
Quoi qu’il en soit, les résultats obtenus « suggèrent que les médecins généralistes redoutent les conséquences d’une levée obligatoire de l’obligation vaccinale », concluent les auteurs. Selon eux, il est donc « essentiel » que ces médecins « soient partie prenante des discussions lors du débat national sur la vaccination pour qu’une réponse à leurs craintes leur soit apportée ».