Responsable en France de 12 000 décès par an, le cancer du sein est le plus répandu chez la femme, mais aussi le plus meurtrier. Or, nous savons que plus la détection est précoce, plus la chance de guérison est élevée.
Pour une meilleure prévention, mais aussi en réponse à la saisine de l’Institut national du cancer (INCa) concernant l’opportunité d’introduire la 3D dans la stratégie de dépistage organisé du cancer du sein, la Haute Autorité de Santé (HAS) met à jour ses recommandations.
#Communiqué | La HAS actualise ses recommandations sur l'examen du dépistage organisé du cancer du sein.
👉 https://t.co/SbA7YE4mRy pic.twitter.com/2qf39kSYWm— Haute Autorité de santé (@HAS_sante) March 17, 2023
Pour le déploiement de l’imagerie 3D associée à la 2D synthétique
Aujourd’hui, le programme national de dépistage propose un rendez-vous tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans sans symptôme apparent ni facteur de risque particulier. Ce dernier consiste en un examen clinique des seins et une mammographie traditionnelle en 2D. Or, depuis 2009, la tomosynthèse, technique de mammographie qui fournit une image en 3D, « est largement utilisée en France en dehors du cadre du dépistage organisé, notamment chez des femmes à haut risque de cancer du sein ou dans le cadre de la surveillance d’un cancer diagnostiqué, où elle a démontré des résultats bénéfiques », constate la HAS.
En complément de ses premiers travaux d’analyse réalisés en 2019 sur la performance de la mammographie par tomosynthèse, la HAS publie aujourd’hui le second volet basé sur une méta-analyse des différentes techniques d’imagerie, leur efficacité et leur association, tout en prenant en compte les risques irradiants.
Résultat : elle recommande l’intégration de la mammographie par tomosynthèse (3D) dans le dépistage organisé du cancer du sein, à condition qu’elle soit systématiquement associée à la reconstruction d’une image 2D synthétique (2Ds). Cette méthode permet d’avoir une seconde lecture pour améliorer les performances du dépistage, sans pour autant augmenter le nombre d’actes d’imagerie et la dose d’exposition.
Dans l’attente du déploiement progressif de cette technique associée (3D + 2Ds) sur l’ensemble du territoire national, la HAS préconise le maintien de la procédure en cours basée sur la mammographie 2D.
Vers une harmonisation des pratiques
En outre, la HAS constate actuellement une hétérogénéité des pratiques professionnelles et des mammographes utilisés dans le cadre du dépistage organisé français. Pour y remédier, la Haute Autorité se dit alors « prête à contribuer à la mise en place de protocoles et à l’élaboration de spécifications cliniques complémentaires. »