Les personnes atteintes de maladie chronique connaissent davantage les problèmes bucco-dentaires. C’est ce qu’a tenu à rappeler l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD), lors de la seizième édition de son colloque national de santé annuel, le 8 octobre. « Les relations entre certaines maladies chroniques, comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires, et la santé bucco-dentaire ont été bien identifiées », constate l’UFSBD. Les études épidémiologiques montrent en effet que le diabète est un facteur de risque favorisant le développement d’une parodontie susceptible de causer à terme la perte des dents. On sait aussi qu’une infection parodontale accroît le risque de cardiopathie. Autre exemple, avec le cancer cette fois : l’expérience prouve que les traitements (la chimiothérapie, par exemple) induisent une altération de la réponse immunitaire et que celle-ci favorise les infections orales ou des formes avancées de maladies parodontales.
Des mesures préventives insuffisantes
Or, « les liens bidirectionnels entre maladies chroniques et santé bucco-dentaire sont insuffisamment connus des personnes atteintes de maladies chroniques et sont peu pris en compte au niveau de l’éducation à la santé, en prévention primaire, et au niveau de l’éducation thérapeutique des patients, en prévention secondaire ou tertiaire », déplore l’UFSBD. Pour y remédier, l’association milite afin que la dimension bucco-dentaire soit intégrée dans le parcours de santé, « dans toutes les approches visant à prévenir, détecter et soigner les maladies chroniques ». Selon elle, le chirurgien-dentiste doit devenir un « dépisteur reconnu », tant au niveau de l’examen bucco-dentaire que de l’entretien médical, et collaborer avec les associations de patients et les professionnels de santé pour informer et sensibiliser les malades chroniques. Pour ces derniers, l’objectif est d’« intégrer dans leur réflexe santé (au moins) deux visites par an en cabinet dentairec. Actuellement, seuls 36 % des diabétiques se rendent à une consultation dentaire annuelle, alors que le suivi devrait être semestriel.