Le nouveau coronavirus responsable de la pandémie de Covid-19 a connu depuis sa première apparition en octobre 2019 à Wuhan, en Chine, de nombreuses mutations. Mais le 14 décembre dernier, les autorités sanitaires du Royaume-Uni ont alerté l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de l’émergence d’un variant extrêmement contagieux. Un autre variant, surveillé de près par le milieu scientifique, a été identifié en Afrique du Sud le 18 décembre 2020. Enfin, au Japon, un troisième a été détecté, le 13 janvier, chez quatre personnes de retour du Brésil. Quelles sont ces trois nouvelles formes du Sars-CoV-2 ? À quoi doit-on s’attendre ?
Une contagiosité accrue
Ces trois variants ont pour points communs certaines mutations clés sur la protéine spike (les spicules qui hérissent sa surface), qui permet au Sars-CoV-2 de pénétrer dans les cellules de l’organisme. S’ils inquiètent particulièrement le monde scientifique, c’est parce que ces nouvelles mutations les ont rendus plus transmissibles. Ils seraient en effet responsables de la recrudescence des cas dans plusieurs pays. D’après les données de l’Inserm, le virus britannique pourrait avoir acquis une capacité de transmission entre 50 % et 70 % supérieure à la souche de référence. Sa virulence, elle, reste la même et l’on ne sait pas encore s’il existe une immunité croisée entre ce variant et les souches précédentes, du fait du faible nombre de réinfections identifiées. Dénommé 501Y.V2, le variant sud-africain est très rapidement devenu dominant dans le pays, qui fait face à une troisième vague particulièrement forte. S’il porte la même mutation que son cousin britannique, il en a également une autre, appelée E484K, qui semble lui permettre d’échapper, au moins en partie, aux anticorps les plus efficaces fabriqués par les patients guéris. Rien n’indique cependant que sa virulence soit augmentée. Quant au troisième variant détecté au Japon chez quatre personnes de retour du Brésil, on dispose encore de très peu d’informations à son sujet, si ce n’est qu’il comporte plusieurs des mutations identifiées sur le variant sud-africain.
L’efficacité des vaccins remise en question ?
Et si les vaccins n’étaient plus assez efficaces face à ces nouveaux variants ? C’est la question qui effraie tout le monde. En fait, ces mutations ne modifieraient pas de façon majeure la capacité du virus à être reconnu par le système immunitaire, ce qui serait une bonne nouvelle pour les vaccins existants, mais cette information reste à confirmer par les expérimentations en laboratoire. Par ailleurs, les fabricants de vaccins comme Pfizer affirment qu’ils seraient capables de fournir une nouvelle version du vaccin en moins de six semaines, car il suffirait de changer une protéine. Un simple ajustement sur la chaîne de production permettrait donc de poursuivre la vaccination des populations. Mais si les vaccins sont modifiés, faudrait-il alors refaire les essais cliniques, ce qui retarderait considérablement leur mise à disposition ? Beaucoup d’inconnues demeurent, mais une chose est sûre : les mesures individuelles et collectives de protection pour limiter la circulation du virus, notamment le port du masque, les gestes barrières et la distanciation sociale, sont plus que jamais essentielles.