Les officines commencent à s’équiper. Depuis la publication d’un arrêté signé par le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 26 octobre, les pharmaciens, mais aussi les médecins de ville et les infirmiers libéraux, peuvent pratiquer des tests antigéniques de dépistage de la Covid-19 (voir aussi la vidéo ci-dessous). D’après France Info, 80 % des pharmacies ont passé commande et la moitié d’entre elles ont déjà été livrées. D’ici la fin de la semaine, 40 % des officines pourront proposer ces tests à leurs patients (contre 10 % actuellement), ce qui devrait permettre de désengorger les laboratoires de biologie.
Les tests antigeniques vont compléter et renforcer notre stratégie de tests. En plus des 1,9 millions de PCR par semaine en 🇫🇷, les médecins, pharmaciens et infirmiers en ville vont pouvoir déployer de nombreux tests antigeniques aux résultats rapides. @franceinfo pic.twitter.com/JlDBHqNhLw
— Olivier Véran (@olivierveran) October 29, 2020
Comme les PCR, les antigéniques indiquent si le patient est infecté au moment du test. Ils fonctionnent avec le même prélèvement naso-pharyngé (passage d’écouvillon dans les narines) et nécessitent donc l’aménagement d’un petit espace dédié dans la pharmacie.
Pour pouvoir pratiquer ces tests, le pharmacien doit disposer d’un équipement dédié (surblouse, gants, masque FFP2, charlotte, visière ou lunettes de protection) et avoir suivi une formation spécifique.
Comment se passe un test antigénique ?
Contrairement au test PCR, l’antigénique ne recherche pas le génome du virus mais sa protéine et n’a donc pas besoin d’être analysé biologiquement (voir aussi la vidéo ci-dessous). Après le prélèvement, l’écouvillon est trempé dans un réactif chimique. Il faut ensuite déposer quelques gouttes de la solution obtenue sur la plaquette test et patienter. Le résultat apparaît ensuite à la façon d’un test de grossesse (une barre : négatif, deux barres : positif) au bout de 15 à 30 minutes. On est loin des 24 à 48 heures d’attente constatées, dans le meilleur des cas, en laboratoire.
Des tests moins sensibles
S’ils sont plus rapides, les tests antigéniques sont aussi moins sensibles et donc moins fiables que les PCR (les faux négatifs sont plus fréquents). Pour cette raison, le ministère de la Santé demande qu’ils soient « réalisés en priorité sur les personnes symptomatiques si elles ont 65 ans ou moins, si elles ne présentent pas de risque de développer une forme grave de la Covid-19 (diabète ou obésité par exemple, NDLR), et si le début des symptômes remonte à quatre jours au moins, précise l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Les personnes asymptomatiques (…) peuvent également se faire tester en pharmacie, mais ne sont pas prioritaires (sauf si elles sont cas contact ou détectées au sein d’un cluster, NDLR) ».
Pour les personnes les plus vulnérables, il est donc préférable de se faire tester en laboratoire pour être sûr de ne pas passer à côté d’un résultat positif.
Enfin, le test antigénique est accessible sans ordonnance et facturé directement par la pharmacie à l’Assurance maladie « au prix maximum de 8,05 euros hors taxe », précise l’arrêté. Le patient n’a donc rien à débourser et devra, selon les pharmacies, prendre ou non rendez-vous avant de venir se faire dépister. De son côté, le pharmacien est quant à lui rémunéré 34 euros par test et doit communiquer le résultat aux autorités sanitaires.