« Un vaccin sera une étape essentielle pour garantir la protection de nos concitoyens contre un retour de la pandémie », insiste le communiqué du ministère de la Santé qui annonce la signature d’un « accord de principe » avec le laboratoire AstraZeneca. L’Alliance inclusive pour un vaccin, composée de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et des Pays-Bas, a précommandé 400 millions de doses de vaccin à prix coûtant. « Si les essais cliniques en cours confirment l’efficacité et la sécurité d’utilisation du candidat vaccin, ces volumes permettront de vacciner les populations à risque au sein de l’ensemble de l’Union européenne, avec des premières livraisons prévues avant la fin de l’année 2020 », précise le ministère.
Rester prudent
Sans complète certitude sur l’efficacité du vaccin, le laboratoire va tout de même lancer sa fabrication à grande échelle. L’objectif est de pouvoir livrer le vaccin dès le mois d’octobre, si les essais cliniques sont positifs. Dans le cas contraire, 800 millions à 1 milliard d’euros seraient perdus. Dans ce cadre exceptionnel, le laboratoire estime pouvoir produire son vaccin en moins de dix mois, contre huit à dix ans pour un vaccin classique. Toutefois, les professionnels de santé restent sceptiques, d’autant qu’aucune étude ou publication ne vient prouver, pour le moment, l’efficacité de ce nouveau produit. « Un vaccin qui arrive à ce stade, il a une chance sur dix d’aboutir habituellement et donc les risques que ce vaccin échoue sont réels, il faut qu’on le dise », expliquait dimanche 14 juin, Gilbert Deray, chef du service de néphrologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, sur le plateau du 20 heures de France 2.
D’autres pistes à l’étude
« Cet accord nous permet de sécuriser un accès à un candidat vaccin comme première assurance dans un contexte de forte concurrence internationale, a déclaré Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé. Il nous faudra poursuivre ces négociations avec nos partenaires pour réduire le risque de dépendance à un seul projet, en sécurisant l’accès à d’autres candidats vaccins, et suivre attentivement les progrès scientifiques des travaux. » Les pays européens devraient donc signer d’autres accords de ce type dans les prochaines semaines. « Nous poursuivrons les discussions avec d’autres laboratoires pour augmenter les chances de disposer rapidement d’un vaccin efficace pour la France et l’Europe », a confirmé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances. Dans cette course contre la montre, ce ne sont pas moins de 85 autres pistes qui sont en effet testées un peu partout dans le monde. En France, l’Institut Pasteur notamment développe un candidat vaccin, utilisant le vecteur de la rougeole, en partenariat avec le géant américain MSD. Au Brésil, au Royaume-Uni et aux États-Unis par exemple, les travaux des chercheurs ont atteint le stade des essais cliniques qui permettront de démontrer si ces vaccins sont plus efficaces qu’un placébo pour enrayer l’épidémie de coronavirus.