En quelques mois, les connaissances médicales et scientifiques autour du Sars-CoV-2 ont considérablement évolué. Pourtant, plusieurs aspects de la maladie demeurent mystérieux et notamment ces formes de Covid long qui persistent plusieurs semaines après le diagnostic chez certains patients. Pour mieux comprendre ce phénomène, une équipe de médecins et d’épidémiologistes de l’Université de Genève (UNIGE), des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et de la direction générale de la santé de l’État de Genève ont suivi près de 700 personnes positives à la Covid-19 n’ayant pas nécessité d’hospitalisation.
Six semaines après le diagnostic, 33 % de ces patients souffraient encore de symptômes, dont 14 % de fatigue, 9 % d’essoufflement, 12 % de perte de goût et d’odorat, 6 % de toux persistante et 3 % de maux de tête. À noter que ces personnes « pour la majorité d’entre elles, [ne souffraient] ni de facteurs de risque particuliers, ni d’une forme grave de la maladie », précise, dans un communiqué, le professeur Idris Guessous, épidémiologiste, médecin-chef du service de médecine de premier recours des HUG et directeur de ces travaux publiés dans la revue Anals of Internal Medicine.
Infographie des @Hopitaux_unige (🙏🏼) pour mieux communiquer sur le #LongCOVID entre soignants, patients & la population, estimations basées sur l’étude @AnnalsofIM https://t.co/rdhXlKLxzh , plus d’informations via https://t.co/6ZFDGoeDwk @UNIGEnews pic.twitter.com/96ZTgCaqYx
— idris guessous (@iguessous) December 12, 2020
Inquiétude des patients
« Outre la pénibilité physique de leurs symptômes, beaucoup [de ces patients] étaient très inquiets de savoir combien de temps allaient durer leurs symptômes, ajoute le docteur Mayssam Nehme, première auteure de l’étude. Certaines séquelles demeurent d’ailleurs sans réponse médicale claire. Dans l’état actuel des connaissances, il est important d’accompagner les personnes concernées et de les écouter. »
Les chercheurs appellent à une prise de conscience pour que chacun, et notamment les employeurs et les assurances, se rende bien compte que « même des personnes a priori en bonne santé peuvent se trouver épuisées par la Covid-19, même plusieurs semaines ou mois après l’infection ».
Selon eux, la persistance des symptômes doit être reconnue pour « d’une part, légitimer les préoccupations des patients face à une maladie nouvelle et inconnue et, d’autre part, optimiser leur prise en charge. » L’étude doit se poursuivre pour mieux observer et comprendre l’évolution à long terme de ces malades, avec suivi de la cohorte à 3 mois, 7 mois et 12 mois après le diagnostic initial.